Visite Mémorial de la Shoah le 6 septembre 2024
Le Mur des Noms


Source de la photo au-dessus : https://www.paris.fr/pages/le-mur-des-noms-une-memoire-vivante-des-victimes-de-la-shoah-7442
Le Mur des Noms, placé à l'entrée du Mémorial de la Shoah est composé de trois murs de pierre où sont gravées les identités et les années de naissance des 76 000 Juifs, hommes et femmes, dont 11 400 enfants, déportés de France par les nazis entre 1942 et 1944.
Dès les premiers instants, ce mur nous confronte à l'horreur de cette guerre et à ses enjeux terribles. C’est un monument qui nous permet, en un seul regard, de comprendre l’ampleur du génocide.
Le premier sentiment qui nous envahit est celui de l'écrasement face à la quantité énorme de noms gravés dans la pierre. Chaque nom et prénom semble redonner une identité à ceux que l’on voulait exterminer. Mais au-delà de ce sentiment pesant, une forme de recueillement s'installe. Sans même s’en rendre compte, on reste immobile, les yeux fixés sur les longues listes, à chercher presque instinctivement un prénom ou un nom familier, comme pour donner un visage à ces vies disparues.
Ce mur n’est pas qu’un monument, c’est un témoignage silencieux, mais poignant, un appel à la mémoire et à la réflexion.
L'exposition permanente

Cette exposition est séparée en 2 pièces principales, la première pièce si dessus retrace l'histoire des Juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale et la 2e pièce est centrée sur Auschwitz Birkenau. On a pu bénéficier d’une présentation grâce à une guide pour retracer la montée de l’antisémitisme.
Au cours de son récit, nous sommes passés par toutes sorte d’émotion : la colère, le dégout, la tristesse face à tout ce qu’elle nous racontait, face à toutes les décisions prises contre les juifs.
Dans ces pièces, on a pu voir des archives, des photos, des objets historiques, des films, etc. Tous au long de l’exposition, on peut voir dans des petites vitrines des portraits individuels qui contiennent chacune la photographie et la biographie d’une personne déportée, des objets et des documents lui ayant appartenu. Ces portraits nous atteignent particulièrement, on les regarde et on essaye de s’imaginer leur vie, la souffrance qu’ils ont pu vivre et dire que beaucoup sont juste des innocents qui ont connu l’enfer. Tout ça fait froid dans le dos !
Dans ces salles, on se sent tous petits, on ne veut pas faire de bruit par peur de rompre le deuil, comme si on allait gêner en parlant.
La crypte

Dans la crypte, située sous le parvis, se trouve une immense étoile de David en marbre noir. C’est le tombeau symbolique de six millions de Juifs morts sans sépulture.
Dans ce lieu sont mêlées les cendres recueillies dans les camps de la mort ainsi que dans les ruines du ghetto de Varsovie. Ces cendres ont été ensevelies dans de la terre d’Israël, conformément à la tradition, puis placées sous cet imposant marbre noir, le 25 février 1957 par le grand Rabbin Jacob Kaplan.
Sur un des murs, il est écrit :
הביטו וראו אם יש מכאוב כמכאבי - נער וזקן בתולתי ובחורי נפלו בחרב
Ce qui signifie :
« Regardez et voyez s’il est une douleur pareille à ma douleur — le jeune et le vieux, mes jeunes filles et mes jeunes hommes sont tombés sous le glaive. »
De cette salle se dégage un sentiment de respect et de solennité nous incitant, inconsciemment à ne pas parler trop fort comme on le ferait dans tous lieux de recueillement. L’émotion est imprégnée dans les moindres recoins de la pièce. Ce qui est le plus frappant lorsque l’on y entre est très certainement ce grand espace vide qui entoure l’étoile, comme si lors de sa construction, on s’était contenté d’y mettre l’essentiel, d’être minimaliste par respect pour la mémoire de tous ces Juifs morts dans ces conditions inhumaines.
Lorsque l’on entre dans la pièce, une série de marches nous sépare de la crypte en elle-même, nous retenant presque d’y accéder directement pour l’admirer de loin en ayant une vue d’ensemble sur l’édifice.

On peut également voir un plan qui reconstitue le ghetto de Varsovie. C’est le ghetto juif le plus important d’Europe de la Seconde Guerre mondiale, celui où les pires horreurs ont été commises, ne serait-ce que les conditions de vie abominables dans lesquelles étaient entassés des milliers de Juifs.
Situé au centre de Varsovie, il a été créé en 1940 et pratiquement détruit en mai 1943 après l’insurrection de ses occupants contre les nazis. Il a rassemblé jusqu’à 380 000 Juifs, hommes, femmes, enfants et personnes âgées confondus.
Salle des portraits d'enfants juifs déportés


Dans cette salle une ambiance pesante règne. La disposition des cadres dans cette pièce a été réalisée pour que nous soyons entourés de ces derniers. L’aspect réduit de cette dernière laisse place à notre imagination en y voyant qu’une infime partie des enfants déportés, les regardes des enfants juifs de tous âges semblaient à la fois figés et perçants, un sentiment compatissant envers eux.
Des chaises y sont mises disposition afin de s’y asseoir pour prendre le temps de réaliser pleinement l’ampleur du bilan du conflit.
Ce qui marque dans cette salle est, qu’entre ces 4920 portraits d’enfants, 1 d’entre tous retient notre attention sans même avoir besoin de raisons précises car cela dépend uniquement du ressenti de chacun. Juste en ayant aperçu son prénom le même sentiment de compatissance peut s’y dégager avec une sensation profonde de connaître cette personne sans même l’avoir vu, ni même avoir vécu ce qui a pu lui arriver.
En réalisant que ces enfants ont été déportés dans des centres de mise à mort, cela renforce l’aspect pesant, rendant cette pièce silencieuse et nous remplissant de tristesse envers eux.
Ce lieu de mémoire pour ces enfants reflète la cruauté qui a pu s’abattre sur eux sans même avoir de raisons, permettant de prendre un large recul sur cet l’évènement inhumains.

Le mémorial est un lieu incontournable qui nous fait passer par beaucoup d’émotion, on en sort chambouler. Grâce cette visite, on se rend compte des horreurs qu’ont vécu des millions d’innocents. Les différentes archives nous rapprochent de cette période noire pas si lointaine de nous finalement. C’est un lieu émouvant et où personne ne peut rester insensible.
Quels seront alors nos sentiments sur le site d’Auschwitz Birkenau ? Nous le saurons dans quelques mois…
Julien, Suzie et Anaïs
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