Fiches de lecture
Des voix sous la cendre (Ewenn L.)
Informations principales :
- Publié par les éditions Calmann-Lévy en collaboration avec le Mémorial de la Shoah.
- Publié en 2005.
- Ecrit par 3 Sonderkommandos (Zalmen Gradowski, Lejb Langfus, Zalmen Lewental)
- Complété par des documents historiques, des photographies, des documents d’archives allemandes et des dépositions faites lors du procès de Cracovie en 1946 de trois rescapés des Sonderkommandos.
Le livre :
Ce livre est un recueil de manuscrits, trouvés dans le sol d’Auschwitz Birkenau, complétés d’analyses et de documents complémentaires.
Ces manuscrits ont été traduits du Yiddish, et minutieusement étudiés.
Je séparerai ici le livre en trois parties.
Afin d’exterminer massivement les populations juives, les nazis ont soumis certains d’entre eux à effectuer le plus terrible des travails : exterminer son propre peuple. Cette unité spéciale avait un nom, Sonderkommando.
Trois hommes « employés » en tant que Sonderkommandos ont décrit leurs vies au sein de cette unité à part du camp d’Auschwitz Birkenau. Avant de mourir (ils n’ont en effet pas survécu), ils ont enterré leurs écrits dans le sol du camp afin de laisser une trace.
La première partie du livre, est donc constituée de ces écrits complétés, en bas de pages, par des précisions ou des corrections.
La deuxième partie du livre est premièrement une publication de dépositions de trois rescapés des Sonderkommandos. Ces trois rescapés racontent leurs vies dans le camp, en tant que Sonderkommando à des juges qui doivent juger les crimes nazis.
Deuxièmement, plusieurs personnes relatent soit l’histoire de la construction du camp, soit les évènements principaux, la vie des Sonderkommandos, leurs relations avec les autres prisonniers, etc…
Enfin, la dernière partie du livre est un tableau (s’étendant sur plus de soixante-cinq pages) qui raconte les principaux évènements survenus à Auschwitz et au Sonderkommando.
Mon avis personnel :
Premièrement, c’est un livre compliqué à lire dans deux sens. Le premier est dû au fait que les témoignages écrits des Sonderkommandos ont été enfouis dans le sol. Cela a donc abimé fortement les manuscrits ce qui rend donc d’autant plus compliqués leurs traductions. Alors, régulièrement, il manque des mots dans les phrases ce qui rend incompréhensibles certains passages… Ensuite, le style d’écriture entre les trois membres des Sonderkommandos varie d’un écrit à l’autre. En effet, l’un va décrire « simplement les évènements, un autre va le faire également mais de façon poétique. Le deuxième est dû au fait de la violence de certains évènements décrits par les prisonniers et les historiens/ experts. En voici un court passage extrait d’Au cœur de l’enfer de Zalmen Gradowski qui explique le rôle d’un homme, membre du Sonderkommando, chargé de récupérer les dents en or : « […] avec une froide tenaille, qu’il enfonce dans la belle bouche à la recherche d’un trésor, d’une dent en or, et quand il la trouve, il l’arrache avec la chair. »
Deuxièmement, c’est un livre qui permet de découvrir en profondeur le rôle des Sonderkommandos, mais aussi leur charge mentale, leur difficulté de rester humain en effectuant ce travail.
On se rend alors compte qu’il nous est impossible de juger, ni même simplement de nous mettre à la place de ces membres de l’unité, en raison des violences psychologiques que leurs faisaient subir les SS.

Si c’est un homme (Andrei)
Informations principales :
- Publié par les éditions Pocket
- Publié en 1988.
- Ecrit Primo Levi
- 320 pages
Présentation de l’œuvre :
Si c'est un homme (italien : Se questo è un uomo) est un témoignage autobiographique de Primo Levi sur sa survie dans le camp d’extermination nazi d’Auschwitz, où il est détenu de février 1944 à la libération du camp, le 27 janvier 1945.
Chimiste juif italien, il est arrêté en tant que membre de la résistance italienne au fascisme et déporté à Auschwitz en raison de la politique raciale nazie. Ayant survécu au processus de Selektion, il est transféré au camp auxiliaire de Monowitz-Buna et affecté au kommando de chimie de la Buna Werke.
Ce livre est en réalité très précieux car il constitue l’un des premiers ouvrages traitant des horreurs du conflit. En effet, il fut publié au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1947. Primo Levi propose alors l’un des premiers témoignages de la Shoah, à une époque où les camps de la mort sombrent dans l’oubli collectif.
Style d’écriture :
Je trouve que le style de Primo Levi est assez objectif et sobre, mais d'une puissance évocatrice. Il choisit une écriture plutôt simple pour son œuvre, ce qui la rend accessible à tous. Toutefois, son récit est très descriptif, il est en effet marqué par une précision scientifique. De plus, il fait preuve d’une réflexion profonde et d’une honnêteté brutale, offrant aux lecteurs un aperçu poignant de l'horreur des camps de concentration.
Impact et héritage :
"Si c'est un homme" est devenu un texte fondamental de la littérature contribuant à la mémoire de la Shoah, loué pour sa sincérité et sa force émotionnelle. Il continue d'être étudié dans les écoles du monde entier et reste un rappel essentiel de la nécessité de se souvenir et de tirer des leçons de l'Histoire.
Thèmes abordés :
Survie et résilience :
D’une part, Primo Levi met en lumière les difficiles conditions de vie au camp. Il décrit avec grande précision toutes les règles et obligations auxquelles sont soumis les prisonniers. Page 46 : « Nous connaissons déjà en grande partie le règlement du camp, qui est incroyablement compliqué; les interdictions sont innombrables: interdiction de s'approcher à plus de deux mètres des barbelés ; de dormir avec sa veste, ou sans caleçons, ou le calot sur la tête ; d'entrer dans les lavabos ou les latrines « nur für Kapos » ou « nur für Reichsdeutsche » ; de ne pas aller à la douche les jours prescrits, et d'y aller les jours qui ne le sont pas ; de sortir de la baraque la veste déboutonnée ou le col relevé ; de mettre du papier ou de la paille sous ses habits pour se défendre du froid ; de se laver autrement que torse nu. »
La cruelle vie du camp y est en effet très bien illustrée. Nous observons très bien que le règlement du camp cherche bien évidemment à avoir le plus de contrôle possible sur les prisonniers, d’autant plus qu’en leur imposant de pénibles obligations, il cherche également à se débarrasser des plus faibles pour les prochaines vagues d’arrivants.
Le désespoir
D’autre part, nous pouvons noter que le désespoir occupe une place importante dans ce livre. En effet, les lecteurs ressentent l’espoir perdu des prisonniers ; mais surtout l’incompréhension qu’ils éprouvent face à cette dystopie. Nous remarquons que ces efforts de compréhension s’effacent peu à peu et laissent place à l’indifférence. Page 69 « Depuis longtemps, j’ai renoncé à comprendre »
Les prisonniers considèrent progressivement leur situation comme une fatalité du destin qui ne peut être changée. Page 60 : « Il exécute tous les ordres qu'on lui donne, et il est fort probable que lorsqu'on l'enverra à la mort, il ira avec la même indifférence. »
Ainsi, les déportés vivent pour le jour présent et de manière permanente avec l’incertitude du lendemain. Page 180 : « Et par ailleurs, l'expérience nous avait prouvé maintes fois la vanité de toute prévision : à quoi bon se tourmenter à prévoir l'avenir, quand aucun de nos actes, aucune de nos paroles n'aurait pu l'infléchir si peu que ce fût ? Nous étions de vieux Häftlinge : notre sagesse, c'était de « ne pas chercher à comprendre », de ne pas imaginer l’avenir, de ne pas nous mettre en peine pour savoir quand et comment tout cela finirait : de ne pas poser de questions, de ne pas nous en poser. »
Enfin, l’espérance ou bien toute possibilité d’un retour à la vie d’avant constituent leurs pires ennemis. Page 62 : (les wagons qui passent et ils s’imaginent s’enfuir à l’intérieur de ce dernier) « Malheur à celui qui rêve : le réveil est la pire des souffrances. »
Les relations entre prisonniers
Par ailleurs, il est nécessaire d’évoquer que l’auteur met énormément l’accent sur les nombreux liens qui peuvent unir les différents prisonniers entre eux. Nous pouvons tout d’abord rappeler que les prisonniers étaient eux même dirigés par leurs semblables, les kapos (Les kapos étaient souvent recrutés parmi les prisonniers de droit commun les plus violents ou parmi ceux dont la ruse ou la servilité avait permis de figurer parmi les plus dignes de ce poste). L’auteur n’a manqué d’illustrer cela dans son livre, ainsi que tous les enjeux et bouleversements plus ou moins importants des relations entre prisonniers. Page 140 :(les proéminents juifs) « Ils sont le produit par excellence de la structure du Lager allemand ; qu'on offre à quelques individus réduits en esclavage une position privilégiée, certains avantages et de bonnes chances de survie, en exigeant d'eux en contrepartie qu'ils trahissent la solidarité naturelle qui les lie à leurs camarades : il se trouvera toujours quelqu'un pour accepter. Cet individu échappera à la loi commune et deviendra intouchable ; il sera donc d'autant plus haïssable et haï que son pouvoir gagnera en importance. Qu'on lui confie le commandement d'une poignée de malheureux, avec droit de vie a de mort sur eux, et aussitôt il se montrera cruel et tyrannique, parce qu'il comprendra que s'il ne l'était pas assez, on n'aurait pas de mal à trouver quelqu'un pour le remplacer. Il arrivera en outre que, ne pouvant assouvir contre les oppresseurs la haine qu'il a accumulée, il s'en libérera de façon irrationnelle sur les opprimés, et ne s'estimera satisfait que lorsqu'il aura fait payer à ses subordonnés l'affront infligé par ses supérieurs. »
Cependant, les relations entre membres prisonniers du camp n’étaient pas nécessairement hostiles. Il arrivait en effet que parfois, à cause notamment des « petits commerces », échanges internes du camp ou encore donc de besoins réciproques, que des relations plus ou moins amicales se créent. De plus, Primo Levi indique que ces liens de camaraderie, formés dans les difficultés de la vie à Buna, ont permis aussi de créer un certain réconfort, soutien moral leur permettant ainsi de survivre dans ce cauchemar. Page 189 : « je crois que c'est justement à Lorenzo que je dois d'être encore vivant aujourd'hui, non pas tant pour son aide matérielle que pour m'avoir constamment rappelé, par sa présence, par sa façon si simple et facile d'être bon, qu'il existait encore, en dehors du nôtre, un monde juste, des choses et des êtres encore purs et intègres que ni la corruption ni la barbarie n'avaient contaminés, qui étaient demeurés étrangers à la haine et à la peur; quelque chose d'indéfinissable, comme une lointaine possibilité de bonté, pour laquelle il valait la peine de se conserver vivant. »
Déshumanisation:
Page 189-190 : « Les personnages de ce récit ne sont pas des hommes. Leur humanité est morte, ou eux-mêmes l'ont ensevelie sous l'offense subie ou infligée à autrui.
Enfin, Levi explore la manière dont les nazis ont dépouillé les prisonniers de leur humanité, les réduisant à des parias, les privant de dignité et les traitant comme du bétail. Il nous donne une image de cela dès son arrivée au camp lors de la Selektion. Page 34 : « Alors, pour la première fois, nous nous apercevons que notre langue manque de mots pour exprimer cette insulte : la démolition d'un homme. »
Leur identité est ensuite supprimée et sont tatoués pour ne devenir qu’un nombre aux yeux des Allemands. Page 36 : « Et pendant plusieurs jours, lorsqu'un vieux réflexe me pousse à regarder l'heure à mon poignet, une ironique substitution m'y fait trouver mon nouveau nom, ce numéro gravé sous la peau en signes bleuâtres. »
Son témoignage donne aussi à voir le racisme à son paroxysme : le nazisme pousse la haine du juif jusqu’à la déshumanisation, l’esclavage et le génocide. Toutes ses violences mènent donc également à d’importantes transformations physiques des prisonniers. Page 98 : « Il a trente ans, mais, comme à chacun de nous, vous lui en donneriez aussi bien dix-sept que cinquante. » Page 139 : « si je pouvais résumer tout le mal de notre temps en une seule image, je choisirais cette vision qui m'est familière : un homme décharné, le front courbé et les épaules voûtées, dont le visage et les yeux ne reflètent nulle trace de pensée. »
Plus largement, l’auteur montre, du point de vue de la victime, ce qu’est le racisme, quelle qu’en soit la communauté ciblée. Page 138-138 : « Leur vie est courte mais leur nombre infini. Ce sont eux, les Muselmänner, les damnés, le nerf du camp ; eux, la masse anonyme, continuellement renouvelée et toujours identique, des non-hommes en qui l'étincelle divine s'est éteinte, et qui marchent et peinent en silence, trop vides déjà pour souffrir vraiment. »
Pour terminer, Primo Levi ne nie pas son identité juive mais ne la clame pas non plus car le processus de déshumanisation du camp passe aussi par les dirigeants. En effet, eux non plus ne peuvent plus être considérés comme des humains mais comme de véritables monstres, car ce sont eux qui ont directement procédé à toutes ces atroces horreurs. Page 233 : « Détruire un homme est difficile, presque autant que le créer : cela n'a été ni aisé ni rapide, mais vous y êtes arrivés, Allemands. Nous voici dociles devant vous, vous n'avez plus rien à craindre de nous : ni les actes de révolte, ni les paroles de défi, ni même un regard qui vous juge. »
Primo Levi dénonce également la cruelle vision qu’avait les commandants des prisonniers, et de leur manque de considération pour ces derniers, qui leur apparaissaient comme des moins que rien. Page 163-164 : « Car son regard ne fut pas celui d'un homme à un autre homme ; [...] Tout ce que nous pensions et disions des Allemands prit forme en cet instant. Le cerveau qui commandait à ces yeux bleus et à ces mains soignées disait clairement : « Ce quelque chose que j'ai là devant moi appartient à une espèce qu'il importe sans nul doute de supprimer. Mais dans le cas présent, il convient auparavant de s'assurer qu'il ne renferme pas quelque élément utilisable. »
Si c’est un homme (Lucie)
Informations principales:
Le livre étudié se nomme "Si c'est un homme" et il fut écrit par Primo Levi, un auteur italien né le 13 juillet 1919 et mort le 11 avril 1987. Ce livre est apparu pour la première fois en 1947 en Italie et en 1987 en France.
Le genre de ce livre est un témoignage autobiographique et possède 314 pages.
Résumé:
Tout d'abord, comme dit auparavant, il s'agit d'un témoignage autobiographique. Nous sommes donc face à Primo Levi qui raconte son expérience personnelle dans le camp d'Auschwitz.
A travers plusieurs chapitres, 17 plus exactement, il partage son expérience de la déportation en janvier 1944. Il présente alors son quotidien au sein de ce camp mais surtout les conditions de vie désastreuses qu'il a subi. Ce récit montre les horreurs et les conditions de vie inhumaines qu'ont connu les déportés.
"Si c'est un homme" va aussi aborder la question de la survie malgré le froid, la faim, le total désintérêt des prisonniers, la violence et l'esclavage.
Il est aussi important de montrer l'importance de la préface dans laquelle l'auteur précise qu'il n'a pas pour but d'apporter des connaissances sur les centres de mise à mort mais, je le cite " pour fournir des documents à une étude dépassionnée de certains aspects de l'âme humaine".
Avis personnel:
J'ai beaucoup aimé ce livre fort en émotions. En effet, la façon dont elles sont exprimées les rendent encore plus poignantes.
Je conseille fortement ce livre touchant, qui nous informe sur les conditions de vie désastreuses dans le camp d'Auschwitz.
De plus, je trouve très intéressant le fait que ce livre soit autobiographique, ce qui nous permet de connaître aussi davantage Primo Levi
Si c'est un homme (Anna)
J’ai lu Si c’est un homme pour la première fois quand j’étais en terminale. À l’époque, l’œuvre est au programme du baccalauréat littéraire. Or, dès ce moment, elle résonne en moi, en nous tous je crois, de manière différente des autres ouvrages à étudier pour obtenir notre diplôme.
Bien sûr, la seconde guerre mondiale est au programme d’histoire-géo de troisième, ainsi qu’au programme de terminale.
Or, découvrir là, une expérience racontée, concrète, précise et détaillée, avec les mots de celui qui y était, les mots d’un des rares survivants, d’un témoin direct de l’horreur et encore étonné lui-même d’en être revenu malgré les années qui ont passé, profondément traumatisé à jamais, c’est, pour certains d’entre nous, une nouveauté.
Depuis, évidemment, j’ai beaucoup lu sur la seconde guerre mondiale en particulier sur la Shoah ; néanmoins, l’œuvre de Primo Lévi, résonne toujours en moi d’une manière particulière. Elle conserve, à mon sens, l’étonnante vérité crue de celui qui décrit les évènements de l’intérieur presque au jour le jour à la manière d’un journal intime, avec une myriade de détails si précis et glaçants d’horreur qu’ils pourraient dérouter jusqu’aux plus fervents négationnistes de la Shoah ; d’ailleurs Primo Lévi conclut lui-même sa préface par ces mots « Il me semble inutile d’ajouter qu’aucun des faits n’y est inventé ».[1]
Dans cette préface, Primo Lévi, s’excuse d’avoir écrit un livre contenant « des défauts de structure » au profit de l’urgence avec laquelle il lui fallait écrire ce livre ; à l’époque, il le rédige donc davantage en vue d’une éventuelle libération intérieure plutôt que dans l’idée de livrer au monde le témoignage de ce qu’il a vécu.
Pourtant, son livre qui paraît aux lendemains de la seconde guerre mondiale, en 1947, période alors sous le joug de ce qu’on appelle la mémoire occultée, apporte un témoignage crucial. En effet, il faudra attendre les années 60 pour que Primo Lévi soit enfin reconnu comme un écrivain important, et les années 80 pour qu’il devienne célèbre et consacré, que ses œuvres entrent dans les programmes scolaires et qu’il mène des conférences et des rencontres pour faire connaître son témoignage.
Quoiqu’il en dise, et bien que certaines critiques l’accusent d’une écriture simple, je ne peux m’empêcher de remarquer de nombreux passages emprunts de poésie voire d’un lyrisme qui contraste d’ailleurs fondamentalement avec ce qui est décrit.
Je pense notamment à un passage qui me met littéralement les larmes aux yeux à chaque lecture, qui résume à lui seul tout le livre mais également tout ce que peut représenter la Shoah. Cet extrait fait référence à un moment où le narrateur est encore à Auschwitz, lors d’un passage à l’infirmerie : « Nous savons d’où nous venons : les souvenirs du monde extérieur peuplent notre sommeil et notre veille, nous nous apercevons avec stupeur que nous n’avons rien oublié, que chaque souvenir évoqué surgit devant nous avec une douloureuse netteté.
Mais nous ne savons pas où nous allons. Peut-être pourrons-nous survivre aux maladies et échapper aux sélections, peut-être même résister au travail et à la faim qui nous consument : et puis ? Ici, momentanément à l’abri des avanies et des coups, il nous est possible de rentrer en nous-mêmes et de méditer, et alors tout nous dit que nous ne reviendrons pas. Nous avons voyagé jusqu’ici dans les wagons plombés, nous avons vu nos femmes et nos enfants partir pour le néant ; et nous, devenus esclaves, nous avons fait cent fois le parcours monotone de la bête au travail, morts à nous-mêmes avant de mourir à la vie, anonymement. Nous ne reviendrons pas. Personne ne sortira d’ici, qui pourrait porter au monde, avec le signe imprimé dans sa chair, la sinistre nouvelle de ce que l’homme, à Auschwitz, a pu faire d’un autre homme ».[2]
L'expérience des camps a donc introduit une nouvelle loi religieuse, l'impératif catégorique du souvenir, de la mémoire. Or, comme déjà évoqué, en 1947, au moment de la publication de tels témoignages, beaucoup doutaient de leur pertinence, et étaient prêts à considérer que les camps n'étaient qu'un « accident » de l'histoire, et qu'il convenait de tourner la page.
Primo Lévi, a commencé à écrire ces pages alors qu’il était encore à la Buna, au camp de Monowitz, un des « quartiers » d’Auschwitz. C’est précisément grâce cette situation que les évènements sont retranscrits avec une telle précision et une chronologie très fidèle à la réalité, qui ne se retrouve pas nécessairement dans d’autres témoignages écrits plus tard, à partir de souvenirs et non d’écrits initiés surplace.
Né dans une famille bourgeoise italienne juive, le jeune Primo Lévi fréquente le lycée d'Azeglio puis l'Université de Turin où il obtient en 1941 un doctorat de chimie. Il travaille un temps dans une mine d'amiante puis, à Milan, dans une entreprise suisse qui fabrique des médicaments.
Après la chute de Mussolini le 25 juillet 1943, il tente de rejoindre le groupe de résistants antifascistes du Partito d'Azione mais il est arrêté le 13 décembre de la même année dans les montagnes du Val d'Aoste par la milice de la République sociale de Salo. Il est emprisonné au camp italien de Fossoli di Carpi puis livré aux allemands et déporté à Auschwitz III le 20 février 1944.
Il en sort le 27 janvier 1945, lors de la libération du camp par l'Armée rouge soviétique. Il trouve alors un emploi dans une petite entreprise de peinture dont il devient par la suite directeur et où il restera jusqu'à sa retraite.
Ensuite, Primo Levi se consacre pleinement à l'écriture et à son travail de mémoire. Il publie plusieurs récits poignants sur son expérience de juif italien, de chimiste ou de prisonnier : "La Trêve" (1963) où il raconte son voyage de retour en Italie après sa libération, "Le Système périodique" (1975), "La Clé à molette" (1978) qui reçoit le Prix Strega, "Maintenant ou jamais" (1982), "Les Naufragés et les Rescapés" (1986) ou encore "Lilith" (1978).
Primo Levi meurt à la suite d'une « étrange » chute qu'il fait dans la cage d'escalier de son immeuble, si bien que le légiste et ses biographes finiront par conclure à un suicide après de nombreux épisodes de profonde dépression et un traumatisme jamais effacé malgré une grande résilience.
Ce qui m’a également beaucoup marquée dans ce livre est le poème liminaire Si c’est un homme, placé en ouverture :
Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.[3]
Certains éléments de son poème font référence au texte religieux ci-dessous : Extrait de la prière hébraïque Shemà [4] :
« Écoute, Israël ! L'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements que je te donne aujourd'hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les liras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur les portes. »
Le poème de Primo Levi se trouve "sur le seuil" du livre, comme l'inscription "Arbeit macht frei" (« Le travail rend libre ») accueillait les détenus à l'entrée du camp[5]. Le titre en Italien est Shemà : il est tiré de la Bible, et s'adresse aux lecteurs. D'ailleurs le poème commence par cette apostrophe non seulement au lecteur mais aussi à l’humanité entière :« Vous »
La première strophe offre l'image de la chaleur : en opposition avec le froid glacial hivernal des plaines de Pologne, exposées au vent et à la neige, avec pour seules protections, des guenilles à peine raccommodées ; la table mise n'a pas la même connotation pour nous, que pour un prisonnier affamé. Tout comme la nourriture chaude !
Ces vers rappellent le camp, les besoins les plus élémentaires non satisfaits... La condition des civils contraste cruellement avec celle des prisonniers, et les deux premières strophes en donnent un résumé. Cela pose la question au cœur de l'œuvre : la déshumanisation. "Considérez si c'est un homme..." Si c'est un homme est donc, grammaticalement, une interrogative indirecte.
La seconde partie de la 1ère strophe, est consacrée aux femmes : il ne s'agit plus d'un témoignage direct, les femmes détenues se trouvant dans d'autres camps. L’auteur dira d'ailleurs, dans le chapitre Die drei Leute vom Labor[6], que les seules femmes aperçues depuis un an étaient des ouvrières ukrainiennes, ou les Allemandes du laboratoire.
Dans ce poème, ce que perd la détenue, c'est d'abord un statut social, qui implique un minimum de respect ; la déshumanisation commence par une totale dépossession.
Presque toute l’horreur des camps est résumée dans ce poème ; l’horreur est un thème très présent dans l’intégralité du récit à travers la faim omniprésente, le froid glacial, les maladies et les blessures (sans soins), les tenues plus que rudimentaires, la saleté, le travail forcé et épuisant, les coups donnés par les Allemands, le processus de déshumanisation, et bien entendu la mort comme menace permanente et promesse finale.
Au-delà d’un témoignage de l’horreur vécue dans les camps, Primo Lévi propose une réflexion quasi philosophique sur l’idée du bien et du mal, qui rejoint une autre idée largement questionnée dans le roman et qui est celle de l’absurdité et en particulier l’absurdité dans l’horreur.
Le chapitre intitulé « En deçà du bien et du mal » illustre bien cette idée ; le chapitre est conclu par ces mots :
« Conclusion : le vol à la Buna, puni par la Direction civile, est autorisé et encouragé par les SS ; le vol au camp, sévèrement sanctionné par les SS, est considéré par les civils, comme une simple modalité d’échange. Le vol entre Häftlinge[7] est généralement puni, mais la punition frappe aussi durement le voleur que le volé.
Nous voudrions dès lors inviter le lecteur à s’interroger : que pouvaient bien justifier au Lager[8] des mots comme « bien » et « mal », « juste » et « injuste » ? À chacun de se prononcer d’après le tableau que nous avons tracé et les exemples fournis ; à chacun de nous dire ce qui pouvait bien subsister de notre monde moral en deçà des barbelés. »[9]
Si c’est un homme est à mon sens, un témoignage historique à bien des égards, toutefois, c’est aussi un témoignage de la résistance de l’humanité face à une logistique au paroxysme du racisme, qui cherche tous les moyens possibles de la détruire, à tous les niveaux. Ce témoignage aussi humain que puissant révèle aussi une réflexion sur l’humanisme et le courage.
Dans la même optique, l’humour dans l’horreur participe à cette « étude dépassionnée de certains aspects de l’âme humaine » comme l’appelle l’auteur dans sa préface[10]. Dans ce récit de l’horreur, perce fréquemment une pointe d’ironie, un comique qui ressort de l’absurdité de certaines situations. L’auteur évoque par exemple sa propre naïveté à son arrivée qui se déplace sur les nouvelles « recrues » à mesure qu’il devient un « habitué » du camp ; les nouveaux ne mesurant évidemment pas à quel degré de brutalité ils vont être soumis.
Primo Lévi nous brosse également le portrait de plusieurs individus aux personnalités et caractères bien différents, ce qui permet de voir la façon dont chacun essaie de survivre quitte à se mettre dans des situations particulières, qui nous invite parfois à sourire ou juger même s’il est facile d’imaginer que nous vaudrions mieux tant que nous n’avons pas été à leur place.
L’humour qui traverse çà et là Si c’est un homme, ne se moque jamais des prisonniers, au contraire, ce rire permet de maintenir l’espoir d’une humanité préservée malgré l’horreur.
Enfin, l’appendice présent à la fin du livre m’a lui aussi marquée.
D’une part parce que Primo Lévi répond à des questions qui lui sont posées dans les établissements où ils se rend, lui qui n’était pas convaincu d’avoir un témoignage important à livrer au monde. D’autre part, parce qu’il a écrit cet appendice en 1976, soit une trentaine d’années après sa libération et l’écriture du livre. C’est donc une réflexion beaucoup plus « posée » et distante que l’expérience racontée dans Si c’est un homme.
La fin de sa réponse à la dernière question retranscrite est, notamment très intéressante et très touchante :
« Bien des années ont passé depuis ; ce livre a connu de nombreuses vicissitudes, et il s’est curieusement interposé, comme une mémoire artificielle, mais aussi comme une barrière défensive, entre un présent on ne peut plus normal et le passé d’Auschwitz. J’hésite à le dire car je ne voudrais pas passer pour un cynique, mais lorsqu’il m’arrive aujourd’hui de penser au Lager, je ne ressens aucune émotion violente ou pénible. Au contraire : à ma brève et tragique expérience de déporté s’est superposée celle d’écrivain-témoin, bien plus longue et complexe, et le bilan est nettement positif ; au total, ce passé m’a intérieurement enrichi et affermi. […] Je dois cependant me hâter de préciser que cette issue positive a été une chance réservée à une étroite minorité. Sur l’ensemble des déportés italiens, par exemple il n’y en a que 5% qui soient revenus, et parmi eux beaucoup ont perdu leur famille, leurs amis, leurs biens, leur santé, leur équilibre, leur jeunesse. Le fait que je sois encore vivant et que je sois revenu indemne tient surtout, selon moi, à la chance. Les facteurs préexistants, comme mon entraînement à la vie de montagne et mon métier de chimiste qui m’a valu quelques privilèges dans les derniers mois de détention, n’ont joué que dans une faible mesure. Peut-être aussi ai-je trouvé un soutien dans mon intérêt jamais démenti pour l’âme humaine, et dans la volonté non seulement de survivre (c’était là l’objectif de beaucoup d’entre nous), mais de survivre dans le but précis de raconter les choses auxquelles nous avions assisté et que nous avions subies. Enfin, ce qui a peut-être également joué, c’est la volonté que j’ai tenacement conservée, même aux heures les plus sombres, de toujours voir, en mes camarades et en moi-même, des hommes et non des choses, et d’éviter ainsi cette humiliation, cette démoralisation totales qui pour beaucoup aboutissaient au naufrage spirituel. »[11]
Le mot « indemne » notamment est selon moi très intéressant. Il me semble que l’auteur l’emploie par humilité et par culpabilité envers ceux qui n’ont pas eu la chance de revenir et qui à ses yeux étaient peut-être plus « méritants » que lui ; toutefois, on sait que l’auteur a vécu de nombreux épisodes de profonde dépression, ce qui prouve qu’il était loin d’en être revenu indemne. De surcroît, le légiste ayant conclu à un suicide concernant sa mort, on voit bien que le traumatisme demeurait trop grand, trop violent, trop présent…
Pour conclure, il me semble important de citer encore quelques lignes de Primo Lévi pour les élèves qui partent en Pologne, visiter Auschwitz. Je pense qu’il est très important qu’ils aient conscience du fossé entre ce qu’ils visitent aujourd’hui et ce que cela pouvait être à l’époque. Ainsi, quand on demande à l’auteur s’il est retourné sur les lieux de sa détention après sa libération, voici ce qu’il en dit :
« Je suis retourné à Auschwitz en 1965, à l’occasion d’une cérémonie commémorative de la libération des camps. Comme j’ai eu l’occasion de le dire dans mes livres, l’empire concentrationnaire d’Auschwitz comprenait non pas un, mais une quarantaine de Lager ; le camp d’Auschwitz proprement dit, édifié à la périphérie de la petite ville du même nom pouvait contenir environ vingt mille prisonniers et constituait en quelque sorte la capitale administrative de cette agglomération ; venait ensuite le Lager (ou plus exactement les Lager, de trois à cinq selon le moment) de Birkenau, qui alla jusqu’à contenir soixante mille prisonniers, dont quarante mille femmes, et où étaient installés les fours crématoires et les chambres à gaz ; et enfin un nombre toujours variable de camps de travail, situés parfois à des centaines de kilomètres de la « capitale ». Le camp où j’étais, appelé Monowitz, était le plus grand de ceux-ci, ayant contenu jusqu’à douze mille prisonniers environ. Il était situé à sept kilomètres à peu près à l’est d’Auschwitz. Toute l’étendue des lieux se trouve aujourd’hui en territoire polonais.
La visite au Camp Principal ne m’a pas fait grande impression : le gouvernement polonais l’a transformé en une sorte de monument national ; les baraques ont été nettoyées et repeintes, on a planté des arbres et dessiné des plates-bandes. Il y a un musée où sont exposés de pitoyables vestiges : des tonnes de cheveux humains, des centaines de milliers de lunettes, des peignes, des blaireaux, des poupées, des chaussures d’enfants ; mais cela reste un musée, quelque chose de figé, de réordonné, d’artificiel. Le camp tout entier m’a fait l’effet d’un musée. Quant à mon Lager, il n’existe plus ; l’usine de caoutchouc à laquelle il était annexé, et qui est devenue propriété polonaise, s’est tellement agrandie qu’elle en a complètement recouvert l’emplacement.
Par contre, j’ai éprouvé un sentiment de violente angoisse en pénétrant dans le Lager de Birkenau, que je n’avais jamais vu à l’époque où j’étais prisonnier. Là, rien n’a changé : il y avait de la boue, et il y a encore de la boue, ou bien une poussière suffocante l’été ; les baraques (celles qui n’ont pas été incendiées lors du passage du front) sont restées comme elles étaient : basses, sales, faites de planches disjointes, avec un sol de terre battue ; il n’y a pas de couchettes, mais de larges planches de bois nu superposées jusqu’au plafond. Là, rien n’a été enjolivé. J’étais avec une amie, Giuliana Tedeschi, rescapée de Birkenau. Elle m’a dit que sur chacune de ces planches _de 1.80m sur 2_ on faisait dormir jusqu’à neuf femmes. Elle m’a fait remarquer que de la fenêtre on voit les ruines du four crématoire ; à cette époque-là, on voyait la flamme en haut de la cheminée. Elle avait demandé aux anciennes : « Qu’est-ce que c’est que ce feu ? », et elle s’était entendu répondre : « C’est nous qui brûlons. » » Novembre 1976[12]
Réflexion sur Si c’est un homme, Primo Lévi
[1] Primo Lévi, Si c’est un homme, Julliard pour la traduction française, 1987 pour la présente édition, Pocket, préface p.8
[2] Primo Lévi, Si c’est un homme, Julliard, 1987, Pocket, chapitre 4 K.B., p.81,82
[3] Primo Lévi, Si c’est un homme, Julliard, 1987, Pocket, Poème liminaire, p.9/10
[4] Deutéronome, La Bible, (Devarim), VI, 4-9
[5] Inscription bien connue et évoquée par l’auteur à la page 26 de notre présente édition déjà citée (Cf note 2)
[6] Primo Lévi, Si c’est un homme, Julliard, 1987, Pocket, Chapitre 15, p.211 à 225
[7] Terme en allemand dans le texte ; cité pour la première fois à la page 35 de notre présente édition déjà citée : « […] J’ai appris que je suis un häftling. Mon nom est 174517. »
[8] Terme en allemand dans le texte qui peut se traduire par « camp »
[9] Primo Lévi, Si c’est un homme, Julliard, 1987, Pocket, Chapitre 8, p.118 à 133.
[10] Cf note 1
[11] Primo Lévi, Si c’est un homme, Julliard, Pocket, 1987, Appendice, p.314/315
[12] Primo Lévi, Si c’est un homme, Julliard, Pocket, 1987, Appendice p.291/292

ADIEU BIRKENAU (Line-Aëlle C)
Informations générales
Scénario de : Ginette Kolinka, Jean David Morvan, Victor Matet
Illustrations de : CESC, Ricard Efa, Roger Sole
Date de publication : 27 septembre 2023
Genre : bande dessinée
Citations marquantes
“Je suis le fils d’une personne merveilleuse quise trouve être ma mère. Je mesure ma chance”
Richard Kolinka
“Derniers instants en France, derniers rires avant longtemps, aussi. Mon insouciance proverbiale allait disparaître dès le lendemain”
Ginette Kolinka
“Depuis la guerre, je suis incapable de pleurer”
Ginette Kolinka
“On en avait tellement vu, on n’avait plus aucun respect pour les morts”
Ginette Kolinka
“Maintenant, c’est vous ma mémoire”
Ginette Kolinka
Lecture et analyse
Cette œuvre est entre 2 temporalités : 2020, lorsqu’elle retourne à Birkenau pour une visite scolaire et en 1944, lors de sa déportation.
Le récit s’ouvre sur Ginette adulte, femme et mère épanouie.
Nous voyons que maintenant, elle mène une vie simple, comme tout le monde du point de vue de son fils, richard Kolinka.
Ensuite, Ginette retourne dans son enfance et nous parle de comment elle vivait en tant qu’enfant juive durant la guerre. Elle ne se sentait pas différente mais nous parle des nombreuses choses qu’on lui interdisait pour une simple étoile jaune sur le blouson.
“Rudement naïve”, “naïveté confondante”, “insouciance proverbiale” nous prouve l’inconscience de Ginette face à la
gravité de la situation par son esprit enfantin
Le passage en zone libre, l’ intégration dans une nouvelle ville, la dénonciation, l’ arrestation puis la déportation prouve le destin tragique de la famille Cherkasky qui a été séparée et ne s'est jamais retrouvée.
Lors de sa déportation vers Birkenau, Ginette et les autres sont parqués dans des wagons à bestiaux, ce qui déshumanise les juifs.
Arrivés au camps, les gens sont “triés à l’œil” c’est comme cela que Ginette “envoie à l’abattoir” son père, son frère ainsi
que son neveu en leur disant de monter dans le camion pour les plus faibles et avoue que “le fait que ce soit moi qui leur ai conseillé, ça fait 76 ans que je dois vivre chaque jour avec ça”.
Puis, les femmes étaient rasées, douchées à l’eau bouillante, puis à l’eau glacée. Ginette se sent “malade de honte”, “pétrifiée” et dit “qu’ils avaient trouvés encore un autre moyen de nous humilier”.
Tout le long de la visite, Ginette revoit les images de sa déportation. Les anciens détenus sont représentés par des
ombres noires.
Elle quitte Birkenau en novembre 1944 pour un camp de travail en Tchécoslovaquie où elle se repose car elle avait attrapé le typhus.
Puis vient le retour à Paris, en passant par le Lutetia pour retrouver sa famille. Lorsqu’elle rentre dans son immeuble, la concierge ne la reconnait pas car elle pesait plus que 26 kg. Lorsque sa mère la voit, elle fond en larmes mais Ginette doit lui avouer que son père, son frère et son neveu sont morts dès leur arrivée au camp. “pauvre femme, je lui ai apprit d’une façon affreuse ce qui leur était arrivé. mais pour moi, c’était normal”
Mon avis personnel:
Ce livre est réellement touchant et marquant. La combinaison des illustrations et des textes poignants De Ginette mettent en lumière cette période douloureuse de l’histoire et de sa vie.
La superposition des images entre la visite de 2020 et ses souvenirs par les ombres est très pertinente.
Les informations post-bd sont très intéressantes et permettent d’approfondir le vie de Ginette grâce aux archives
Lien vers un témoignage de Ginette Kolinka au Mémoriel de la Shoah

GINETTE KOLINKA, SURVIVANTE DU CAMP DE BIRKENAU(Rose)
Informations générales:
Auteurs: Ginette Kolinka et Marion Ruggieri
Editions: Rageot
Genre: autobiographique
Le livre :
Ce livre nous raconte l'histoire de Ginette Kolinka, survivante de Birkenau. Il est adapté de Retour à Birkenau.
Dans ce livre, on retrouve l'histoire de Ginette Kolinka, divisée en plusieurs parties: avant Birkenau, la déportation et après Birkenau. Elle y raconte ce qu'elle et sa famille ont vécu mais aussi ses sentiments, ses émotions et ses peurs...
On retrouve ensuite une partie "coursé avec des cartes de la France, d'Auschwitz, une autre sur son parcours et aussi des explications sur l'antisémitisme, le Régime de Vichy, les camps de concentration et les centres de mise à mort, un glossaire et un dossier pédagogique.
Enfin, une partie avec des questions que des élèves de 3e ont posé à Ginette Kolinka.
Mon avis personnel:
J'ai beaucoup apprécié ce livre car l'histoire est racontée simplement, avec nos mots, sans passage trop violent et sanglant... Du moins, ce n'est pas le côté qui est le plus ressorti.
Il m'a permis de me rendre encore plus compte des horreurs qu'ont vécu des innocents à cause de la guerre et de l'antisémitisme. Mais aussi de voir que cer(tains ont eu la "chance" et s'en sont sortis.
Notes en plus:
Voici quelques citations qui m'ont particulièrement touchées:
"Au nom de tous mes camarades qui n'ont pas eu ma chance"
"Je ne les crois pas, mais je sais. Je ne pense qu'à ça"
"On retrouve nos mortes, on retrouve nos poux, on retrouve la nuit"
"Sous chacun de vos pas, il y a un mort"

Retour à Birkenau (Julie)
Informations principales :
- Titre : Retour à Birkenau
- Auteurs : Ginette Kolinka, en collaboration avec Marion Ruggieri (écrivaine)
- Première publication : 9 mai 2019
- Genre : Témoignage autobiographique
- Nombre de pages : 96
Le livre :
Retour à Birkenau est un témoignage dans lequel Ginette Kolinka partage son expérience et ses souvenirs durant l’Holocauste. Notamment son histoire à Drancy et à Birkenau, mais également à Bergen-Belsen. Dans cette autobiographie, elle partage les conditions humaines abominables auxquelles elle a été confrontée, mais aussi une solidarité entre prisonniers. Ginette évoque également l'avant avec sa famille et les souvenirs d’avant la guerre. Et d'autant plus les souvenirs d'après qu'il soit lorsqu'elle est rentrée chez elle à la suite de la guerre ou bien encore des dizaines d'années après lorsqu'elle doit témoigner à nouveau pour partager son histoire ou retournée à Birkenau.
Avis personnel :
Pour moi, c'est un livre poignant qui doit être lu. Ginette Kolinka nous partage, avec simplicité, pas seulement des informations, mais réellement des émotions à travers ce qu'elle a vécu et comment elle l'a vécu. De plus, nous parler de son passé avant la guerre nous fait réellement prendre conscience qu’elle avait une vie tout à fait heureuse avant de tout perdre et de se retrouver au plus bas. Malgré tout, elle reste d'une force mémorable, elle emploie même plusieurs fois le mot "chance" lorsqu'elle raconte avoir échappé à la marche de la mort.
Certains passages m'ont marqué par exemple Ginette retrace un trajet en train des plus épouvantable pendant ce trajet, il y avait si peu de nourriture que les passagères se servaient des corps des passagères mortes pour prendre leur pain en faisant croire qu'elles étaient toujours en vie. Là où la vie d'autrui vaut moins qu'un morceau de pain, c’est plus qu’épouvantable et inhumain de plonger des êtres innocents dans ce genre de situation.
Citations :
« Sous chacun de vos pas, il y a un mort. »
« Moi, je ne réfléchis pas les choses arrivent ce n'est pas moi qui décide. »
« Perdre le moral, c’est précipiter la mort »
Lien en plus : interview de Ginette Kolinka et présentation de son livre :
Retour à Birkenau (Théo)
Le livre :
Titre : Retour à Birkenau par Ginette Kolinka
Auteur : Ginette Kolinka
Date de publication : 2019
Résumé : "Retour à Birkenau" est le récit poignant de Ginette Kolinka, une survivante de l'Holocauste, qui relate son expérience dans les camps de concentration nazis, en particulier à Auschwitz Birkenau. À travers ses souvenirs, Kolinka dépeint l'horreur indicible de la déportation, la brutalité des camps et le combat quotidien pour la survie. Son récit va au-delà de la simple narration des événements historiques ; il plonge profondément dans les émotions et les réflexions d'une femme confrontée à l'inhumanité la plus extrême.
Thèmes Principaux :
Survie et Résilience : Ginette Kolinka partage son parcours de survie dans des conditions inhumaines, mettant en lumière la force de la volonté humaine face à l'adversité.
Témoignage Historique : "Retour à Birkenau" offre un témoignage précieux sur l'Holocauste, préservant la mémoire des millions de victimes et soulignant l'importance de se souvenir pour éviter que de tels événements ne se reproduisent.
Traumatisme et Guérison : Kolinka explore les séquelles psychologiques durables du traumatisme de l'Holocauste et le processus de guérison complexe qui s'ensuit pour les survivants et leurs familles.
Devoir de Mémoire : En partageant son histoire, Ginette Kolinka assume le devoir de mémoire, encourageant les générations futures à se souvenir et à honorer les victimes de l'Holocauste et à "devenir des passeurs de mémoire".
Impact et Réception : "Retour à Birkenau" a été salué pour sa puissance émotionnelle et son authenticité. Le livre a suscité une réflexion profonde sur les horreurs de l'Holocauste et a été largement loué pour sa contribution à la préservation de la mémoire historique. Il a également été utilisé dans les programmes éducatifs pour sensibiliser les jeunes générations à l'importance de lutter contre le racisme et la discrimination.
En conclusion, "Retour à Birkenau" est bien plus qu'un simple récit autobiographique ; c'est un rappel poignant de l'indomptable esprit humain face à l'adversité et un appel à l'action pour un monde plus juste et compatissant.
Citation :
“La dernière fois que je suis retournée à Birkenau, c'était le printemps. Les champs se couvraient de fleurs, l'herbe était verte, le ciel limpide, on pouvait entendre les oiseaux chanter. C'était beau. Comment puis-je employer un mot pareil ? Et pourtant, je l'ai dit ce mot, je l'ai pensé : "C'est beau."
“Toutes les femmes qui ont un poste, aussi misérable soit-il, ont de quoi nous frapper. Elles ont le droit, alors elles en profitent.”
"Maintenant, je ne pleure plus, je suis un peu dure."
Avis personnel :
J’ai beaucoup aimé ce livre, qui retrace très bien ce qu’exprime Ginette Kolinka à travers toutes ces interventions. La vie dans les camps y est racontée, la dureté de la vie, avec l’expression de la jeune femme qu’elle était offre un récit à la fois bouleversant mais aussi marquant. Ce témoignage montre ce dont l’Homme a été capable, une inhumanité totale, où les individus (même les enfants) deviennent de simples numéros, l’identité n’existe plus. Elle explique très bien qu’elle n’était plus une femme, mais une personne enfermée là parce que juive, cette enfant n’avait commis aucun crime mais pour les nazis cela ne comptait pas, elle était juive. Ce témoignage est certes court, mais permet de tirer et comprendre tous les enseignements de cette période tragique de l’Histoire, elle permet de mettre des mots sur la déportation. Ce livre devrait, parce que court mais riche en enseignement, être lu par toutes et tous.

Merci d’avoir survécu (Nathan L)
Informations générales:
Auteur : Henri Borlant
Année d’édition : 2011
Editeur : POINTS
Nombre de pages : 186
Henri Borlant est un survivant de la Shoah, médecin et auteur
Résumé :
Dans ce livre, Henri Borlant raconte son vécu dans le camp d’Auschwitz, comment il est arrivé là et ce qui s’est passé dans ce camp. Il évoque également la souffrance qu’il a enduré et le fait qu’il a très vite perdu les membres de sa famille qui étaient déportés avec lui : son père et son frère qui ont péris là-bas. Il raconte toutes les difficultés qu’il a enduré telles que le travail forcé ou les conditions de vie très difficiles. Notamment, il affirme que certaines nuits ils devaient sortir sans vêtements et restaient plantés pendant des heures dans le froid à attendre, et de nombreuses personnes cédaient de fatigue.
Citations- :
“Pour eux, le Juif c’était le diable” P.45
“Pendant que l’on rafle, concentre et dépouille les Juifs, il y a des hommes et des femmes [...] qui ne restent pas spectateurs de la persécution.” P.63
Avis personnel :
Ce livre est évidemment une référence en termes d’évocation des faits qui se sont produits à Auschwitz. En effet, le fait que l’auteur ait vécu ce qu’il raconte nous permet d’avoir de nombreux détails afin de se mettre assez rapidement dans sa peau et l’on apprend des faits dont nous n’avons pas la connaissance grâce à une personnes qui partage son histoire et la raconte particulièrement précisément grâce à son histoire personnelle.

Spirou: LE JOURNAL D'UN INGENU (Loucas)
Informations générales :
- Auteur : Émile Bravo
- Année d'édition : 2008
- Titre : Le Journal d'un ingénu Spirou
- Lieu d'édition : Marcinelle (Belgique)
- Éditeur : Dupuis
- Collection : Aventure
- Nombre de pages : 77 pages
Émile Bravo est un dessinateur et scénariste de bandes dessinées français, connu pour son travail polyvalent et son talent artistique. Il est notamment célèbre pour "Le Journal d'un ingénu Spirou", ainsi que pour d'autres œuvres telles que "Les Épatantes Aventures de Jules" et "Spirou - L'espoir malgré tout". Son style se caractérise par une attention aux détails, une narration captivante et un humour subtil.
Résumé :
"Le Journal d'un ingénu" de Spirou, écrit et illustré par Émile Bravo, nous plonge dans l'enfance du célèbre personnage de bande dessinée. À travers les yeux innocents de Spirou, nous découvrons son quotidien, ses relations avec sa famille et ses amis, ainsi que les événements marquants de sa jeunesse dans la Belgique des années 1930. L'histoire prend une tournure plus sombre avec l'arrivée de la Seconde Guerre mondiale, qui perturbe profondément la vie de Spirou et de son entourage.
L'auteur aborde plusieurs thèmes tout au long du récit, notamment l'amitié, la famille, le courage et la résilience face à l'adversité. Il explore également les valeurs de solidarité et d'espoir qui animent Spirou et ses proches alors qu'ils font face aux défis de leur époque.
La démarche de l'auteur semble être à la fois une réinterprétation artistique du personnage de Spirou et une réflexion sur la jeunesse confrontée à des événements historiques majeurs. Bravo utilise le contexte de la Seconde Guerre mondiale pour mettre en lumière les qualités humaines de Spirou et sa capacité à trouver du réconfort et de la force dans des moments difficiles.
À travers ce récit, Émile Bravo nous montre comment l'innocence de la jeunesse peut être confrontée à la réalité brutale du monde, mais aussi comment elle peut être une source d'inspiration et d'espoir. Ses conclusions semblent souligner l'importance de la résilience, de la solidarité et de la détermination pour surmonter les épreuves de la vie. En fin de compte, il semble que l'auteur souhaite transmettre un message d'espoir et de courage à travers l'histoire de Spirou.
Appréciation personnelle : Le Journal d'un ingénu Spirou offre une perspective intéressante sur l'enfance du personnage emblématique de la bande dessinée, abordant des thèmes importants comme l'amitié et le courage. Cependant, son récit peut sembler simpliste pour certains lecteurs et manquer de profondeur dans le traitement des événements historiques. Malgré cela, l'ouvrage reste une lecture touchante et inspirante, appréciée pour sa sincérité et son côté poétique.
Citation : “ La vie des riches ne m’intéresse pas... “ page 24

Spirou : L’ESPOIR MALGÉ TOUT- première partie (Gabin)
Informations générales
Auteur et illustrateur : Emile Bravo
Édition : Dupuis
Genre : Bande dessinée
Résumé du livre :
En 1939, à Bruxelles, Spirou, un jeune groom travaillant au Moustic Hôtel, est témoin de la montée du nazisme en Europe. Alors que les tensions politiques et sociales s'intensifient, il se lie d'amitié avec Samuel, un jeune Juif polonais réfugié avec sa famille pour échapper aux persécutions nazies. Leur amitié grandit dans l'ombre menaçante de la guerre qui se profile, partageant des moments de complicité et d'espoir malgré les nuages sombres qui planent au-dessus d'eux. Cependant, lorsque la famille de Samuel est arrêtée et déportée dans un camp de concentration, Spirou refuse de rester inactif. Animé par une détermination farouche, il décide de risquer sa propre sécurité pour leur venir en aide, s'engageant dans une lutte clandestine contre l'oppression nazie. À travers cette épopée bouleversante, Émile Bravo explore les thèmes universels de l'amitié, du courage et de la résistance, offrant une lueur d'espoir au milieu des ténèbres de la Seconde Guerre mondiale.
Avis personnel :
"Spirou, l'espoir malgré tout" est une bande dessinée émouvante qui aborde avec sensibilité les thèmes de l'amitié et de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. L'histoire, riche en émotions et en rebondissements, offre une perspective captivante sur cette période sombre de l'histoire européenne. Les illustrations et le scénario sont magnifiquement réalisés, faisant de cette œuvre une lecture incontournable pour les amateurs de bande dessinée historique.
Citations :
“On ne peut tout de même pas accueillir toute la misère du monde” p.42
“Concitoyens, faisons de même : traversons la frontière” p.44
“Mes cigarettes ? Depuis que j’ai été gazé dans les tranchées, j’peux t’dire que j’ai arrêté de fumer...” p.85

Spirou: L’ESPOIR MALGÉ TOUT- deuxième partie (Baptiste)
Informations générales :
Auteur et illustrateur : Émile Bravo
Année d’édition : 2019
Editeur : Dupuis
Nombre de pages : 92
Résumé du livre :
Automne 1940. Spirou arrive à convaincre Fantasio de ne pas prendre le train pour partir travailler en Allemagne. Mais les temps sont durs et Spirou est menacé d'expulsion par le prêtre qui lui loue une chambrette. C'est alors qu'il a une brillante idée : avec Fantasio, il va monter un théâtre de marionnettes itinérant pour donner un peu de joie aux enfants qui n'ont rien d'autre à faire que de subir (ou jouer à) la guerre. Félix et Felka, le couple de peintres juifs allemands exilés à Bruxelles, les aident à réaliser les décors, et Fantasio, esprit débordant de créativité, écrit des contes pleins de violence et de gueuletons. Le spectacle plaît beaucoup à M. Henri, un mécène, qui les engage pour qu'ils aillent jouer un peu partout en Belgique. Et c'est ainsi que Spirou et Fantasio partent à vélo sillonner le pays avec leur théâtre itinérant. Mais Fantasio va tomber amoureux, et son comportement et ses secrets vont commencer à attirer de graves ennuis à Spirou...
Avis personnel :
Cette bande dessinée est marquante par sa vision innocente de la situation. On y découvre le quotidien de belges qui ne se doutent pas de l’horreur des nazis, mais aussi la vie difficile que pouvait avoir la population avec les rationnements, le port de l’étoile de David et la peur perpétuelle de se faire arrêter.
Le passage le plus marquant est le départ de Spirou avec deux enfants dans un train en direction d’Auschwitz, un “simple camp de travail “, qui pour eux est l’occasion de découvrir la Pologne et retrouver des proches...

Spirou : L’ESPOIR MALGÉ TOUT - troisième partie(Mathias)
Informations générales
Auteur et illustrateur : Emile Bravo
Édition : Dupuis
Genre : Bande dessinée
Le livre
En 1942, Spirou fut "raflé" avec Suzanne et P’tit Louis, en direction d’Auschwitz. Ce n'était que le début des déportations et le train n'était pas conçu pour éviter les évasions. Malgré les réticences d'un juif sceptique quant aux rumeurs d'une extermination imminente, Spirou décida de sauter du train en marche. Il atteignit finalement Namur, en Belgique, où débute notre récit. L'auteur plonge alors le lecteur dans l'âme tourmentée de la Belgique occupée par les nazis, relatant la résistance du peuple belge, ses sacrifices et ses luttes internes. Spirou découvre que plusieurs de ses connaissances collaborent avec la résistance, notamment son ami Fantasio. Animé par cette découverte, notre héros s'engage à son tour dans la lutte. Résister sans pour autant tuer. Sa première mission consiste à introduire du matériel dans les trains de déportation pour faciliter l'évasion des prisonniers. Cependant, il est arrêté puis relâché. Son deuxième objectif est de faire exploser un pont qu’train de soldats doit franchir. Mais au dernier moment, Spirou réalise ce même train ne transporte par des soldats mais des déportés, mais il est déjà trop tard...
Avis personnel
Cette bande dessinée est à la fois marquante et passionnante. Elle mêle habilement des pointes d'humour à des réalités historiques poignantes. L'histoire est narrée de façon claire, et les illustrations incitent davantage à s'attarder sur les détails du livre. Enfin, cette troisième partie se termine sur un moment de suspense qui ne demande qu'à être résolu de par la lecture des tomes suivants.
Citations
“Ne rêverais tu pas d’aller en Pologne ?”
“Heureux d’avoir fait une bonne action sans heurt”
“C’est pas avec les enfants qu’on gagne la guerre, Spirou. – Mais si on les protège, ils peuvent construire la paix”
“La haine féroce qui anime leurs chefs les aveugle tous...”

Spirou : L’ESPOIR MALGÉ TOUT - quatrième partie (Léo)
Informations générales
Auteur et illustrateur : Emile Bravo
Édition : Dupuis
Genre : Bande dessinée
Le livre
"Spirou : L'espoir malgré tout" présente Spirou et Fantasio comme des résistants belges pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dès le début, Spirou évite la destruction d'un train de prisonniers, puis ils font exploser un pont par lequel passe un convoi de blindés SS.
Après l'arrivée des Alliés, Spirou se met en route pour rejoindre les Américains, il croise en chemin à la fois les troupes américaines ainsi qu’un jeune soldat allemand qu’il ne tuerons pas, cela montre la solidarité et la lutte contre l'oppression.
L'histoire se conclue avec la libération de Bruxelles par les forces anglaises, mais l'euphorie se décolore par le destin tragique de leurs amis juifs, Felix et Felka, déportés à la suite d'un malheureux incident.
Enfin, Fantasio se voit offrir la Croix de guerre pour son héroïsme, mais il décide de la refuser. Ce geste symbolise la modestie et le désir de ne pas glorifier la guerre, mais plutôt de se concentrer sur les valeurs humaines et la reconstruction après le conflit.
Avis personnel
"Spirou : L'espoir malgré tout" est génial ! Il est facile à lire et super captivant, même pour les non-fans de lecture. Ça montre vraiment la solidarité et le courage des résistantspendant la Seconde Guerre mondiale. À lire absolument, c'est très intéressant

Charlotte (Aémilia)
Informations générales
Titre : Charlotte
Auteur : David Foenkinos
Année d’édition : 2014
Lieu d’édition : Editions Gallimard, Collection Folio, 254 pages
Les prix littéraires : Prix Renaudot et Prix Goncourt des lycéens 2014
Présentation de l'auteur
David Foenkinos est un écrivain français né en 1974, passionné de musique et de peinture. Il a écrit une vingtaine de romans, dont Charlotte, La Délicatesse et Le mystère Henri Pick. Ses livres qui parlent d’amour, du deuil, de l’art et de la célébrité … sont traduits dans plus de quarante langues. Son style est singulier avec parfois un humour décalé et un ton cru. Cet auteur populaire représente une voix singulière de la littérature française contemporaine.
Le livre
Le roman retrace la vie de Charlotte Salomon, née à Berlin en 1917 et morte à Auschwitz en 1943. On y découvre son enfance marquée par le suicide de sa mère, son adolescence perturbée par la montée du nazisme, sa passion amoureuse pour Alfred (son professeur de chant) son exil en France chez ses grands-parents, sa rencontre avec Alexander, son second mari, et sa création d’une œuvre picturale autobiographique intitulée Leben ? oder Theater ? (Vie ? ou Théâtre ?)
Ce roman est un hommage à Charlotte Salomon, une artiste méconnue et oubliée. David Foenkinos a découvert son œuvre par hasard et il en a été bouleversé. Il cherche à lui rendre justice, à lui donner une voix, à la faire revivre à travers les mots. Il cherche aussi à partager son émotion et son admiration avec le lecteur. Il a également voulu monter comment l’art peut être une source de vie, de liberté, de beauté, face à la barbarie, à la violence et à la mort.
David Foenkinos rend hommage à la vie et de l’œuvre de Charlotte Salomon en la faisant vivre à travers des mots et en se basant sur des sources historiques, des témoignages, des archives mais aussi en faisant appel à son imagination face à l’œuvre picturale autobiographique Leben ? oder Theater ?.
Pour nous faire part de son questionnement, l’auteur adopte un style poétique, en vers libres, avec des phrases courtes et rythmées, qui mêlent le point de vue de l’auteur et celui de Charlotte. En effet, le roman alterne entre le récit de la vie de Charlotte et le récit de la quête de l’auteur, qui se met en scène dans sa recherche sur Charlotte, qui raconte ses voyages, ses rencontres, ses impressions, ses doutes, ses regrets et ses interrogations. Le lecteur est vraiment plongé de cette quête.
Pour finir, l’auteur se demande ce que Charlotte aurait pu devenir, si elle avait survécu, si elle avait continué son œuvre, si elle avait connu son enfant. Il se demande comment lui rendre hommage et, comment la faire connaitre et la faire aimer.
Avis personnel
ai lu ce livre pour la toute première fois durant mon année de troisième ; c’est alors ma professeure de français qui me l’a fait découvrir. J’ai été captivée par ce roman d’une part car la plume de David Foenkinos est très agréable, et d’une autre part, j’en ai appris plus sur cette artiste qui m’était méconnue auparavant.
Ce qui m’a le plus touché, c’est la façon dont l’auteur rend hommage à Charlotte, en lui donnant une voix et en la faisant revivre à travers son roman.
De plus, le choix de style de David Foenkinos, à mes yeux, est marquant. Comme dit précédemment, il a choisi des vers libres avec des phrases courtes et rythmées : une musicalité est donnée au texte.
En conclusion, je pense que ce roman est un magnifique hommage à Charlotte Salomon, artiste oubliée après sa mort à Auschwitz en 1943. Charlotte est un témoignage poignant et sincère de la démarche de l’auteur, qui a su créer une œuvre personnelle, originale et émouvante.
Citations
Quelques citations du livre qui m’ont marquée ou tout simplement touchée :
- Première phrase du roman : « Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe. » (Première partie, 1, vers 1 p.13)
- « Tout le monde meurt autour d’elle.
Tout est peut-être sa faute. […]
Charlotte doit vivre.
Mais comment est-ce seulement possible ? » (Deuxième partie, 9, ensemble des vers p.55)
- « À Villefranche-sur-Mer, on se souvient d’elle.
En 1968, son incroyable demeure a été démolie.
Pour laisser place à une de ces résidences dites de prestige. » (Sixième partie, 3, vers 18 à 20 p.157)
- « Un an plus tard, en 1962, Alfred meurt. […]
La femme qui le découvre passe une main sur son costume.
Elle sent la présence d’un document au niveau de la poche.
La poche intérieure, près du cœur.
Elle glisse doucement vers elle le papier.
Pour découvrir la brochure d’une exposition.
Celle d’une artiste nommée…
Charlotte Salomon » (Epilogue, 3, vers 4 à 16 p.254)

La petite fille du passage ronce, Esther Senot et Isabelle Ernot (Sarah)
Titre : La jeune fille du passage ronce
Auteur : Esther Senot et Isabelle Ernot
Année d’édition : 2021
Lieu d’édition : Editions Grasset, 192 pages
Cet ouvrage relate la déportation d’une jeune fille juive de quinze ans à Auschwitz, il est écrit avec de simples mots, une émotion et une sensibilité très communicatives.
Son tatouage sur l’avant-bras gauche est le “58319”, un numéro gravé à tout jamais.
Parlons maintenant du contenu de ce magnifique ouvrage :
Esther Senot, une des dernières rescapées de la Shoah, nous livre ses souvenirs dans cet ouvrage co-écrit avec Isabelle Ernot, historienne, responsable de projets autour de la mémoire de la Shoah à l’Union des Déportés d’Auschwitz.
- Esther a survécu à Auschwitz Birkenau et aux Marches de la mort avec la volonté de tenir une promesse faite à sa sœur aînée Fanny avant son assassinat dans la chambre à gaz. Afin que celles et ceux qui sont passés par là ne deviennent pas « des oubliés de l’histoire », elle l’a implorée : « promets moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d’autres. »
- Esther a respecté sa promesse en témoignant depuis de nombreuses années et en publiant ce livre très particulier où sont évoquées par petites touches la vie et la destinée de quatre générations.
- Originaire de Pologne, la famille Dzik migre vers la France dans les années 1930, et s’installe passage Ronce, quartier de Belleville dans le XXe arrondissement de Paris.
- Le passage Ronce n’existe plus aujourd’hui. Il était avant la Seconde Guerre mondiale, peuplé de Juifs qui avaient fui la Pologne, et avec elle la misère, l’exclusion et les pogroms, pour venir en France, perçue comme pays de liberté et d’égalité
- Dans ce passage, vivaient avant-guerre, vingt-sept familles juives dont la quasi-totalité des membres ont été assassinés à Birkenau. C’est là qu’Esther passe son enfance jusqu’à ce que la famille soit déportée.
- Des sept personnes de la famille Dzik, six ont été déportées. Esther avait 15 ans, elle est l’unique survivante.
- Dans cet ouvrage, nous découvrons de petites photos qui désanonyment les personnes, des courriers de déportés en partance pour Auschwitz, des lettres post mortem écrites par Esther.
- C’est ainsi que dans une émouvante « Lettre à ma mère assassinée », elle relate et rappelle à sa maman des événements tels que :
- Le zèle des policiers français venus arrêter les Juifs du passage Ronce
- Le fait qu’elle ait été gazée alors qu’elle ignorait qu’un de ses fils était à proximité et qu’il allait mourir à vingt ans, trois jours après elle, officiellement d’une « insuffisance cardiaque »
- Elle l’informe du destin des membres de la famille restés en Pologne
- Les massacres en France de civils (pas uniquement des Juifs) par les SS
- La participation de jeunes de la famille à la résistance et au débarquement
- Seulement vingt-deux pages sont consacrées aux seize mois qu’elle a passés à Birkenau ; douze pages aux Marches de la mort et son retour en France, réceptionnée par des gendarmes français, les mêmes peut-être qui l’avaient détenue avant sa déportation.
Les citations qui m’ont marquée :
- Citation de la première de couverture percutante et émouvante à la suite de la lecture de l’ouvrage : “Promets moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d’autres...”
- “Esther, tu dois tout faire pour t’en sortir. La guerre finira bien un jour. Promets ! Promets que tu raconteras pour qu’on ne soit pas les oubliés de l’Histoire !”, une citation de Fanny qui est la seule de sa famille qu’Esther a vu partir de ses propres yeux...
- Citation d’Esther à son arrivée : “Notre assassinat est juste différé. Quels que soit nos efforts, nous glisserons vers la mort.” et “ L’assassinat était la réalité principale du lieu. Sa raison d’être. Nous n’étions qu’en sursis.”
Mon avis personnel :
Deux événements relatés m’ont particulièrement marquée lors de cette lecture : l’épisode qu’Esther a gommé de sa mémoire quand elle a échappé à une « sélection » (tri par un médecin SS des malades juifs entre les « utiles » au travail et les « inutiles » destinés à être gazés), ainsi que sa tentative de suicide à son retour à Paris.
-) A Birkenau, Esther Senot a perdu son père, sa mère, sa sœur et deux de ses frères. Elle est un grand témoin de l’histoire, un des derniers. Pour ma part je suis partie à la découverte d’un témoignage poignant, à lire, pour en apprendre encore davantage sur la Shoah, cette histoire sans fond.
La morale que j’en tire :
Il est bien de rafraîchir les mémoires sur ce qu’a été la vie de ces personnes déportées dans des camps de concentration lors de la dernière guerre mondiale. Du jour au lendemain (ou presque) ils ont été projetés dans un monde dans lequel ils ne connaissaient plus ni les règles, ni le moyen de rester en vie. Ils ont été rabaissés, meurtris dans leurs corps et dans leurs âmes.
Ce témoignage nous montre le courage de certains et la lâcheté d’autres. Mais il nous dit aussi d’apprécier ce que l’on a et de n’attendre de solution que de soi-même...On ne sort pas indemne de cette lecture...

Le journal d'Anne Frank (Pauline)
Titre : Le journal d'Anne Frank
Type: Roman graphique, adapté du journal d'Anne Frank
Illustration: David Polonsky et Hila Noam
Graphisme du texte: Ari Folman
Autrice : Anne Frank
Année d’édition : 2017
Lieu d’édition : Calmann Levy, 162 pages
Le livre
Ce roman graphique illustre l'histoire de la famille Frank, avant et pendant le génocide juif, selon le point de vue de la jeune Anne Frank. On y découvre, au cours de l'œuvre, la discrimination qu'ont subit les personnes juives, ainsi que la vie confinée de la famille Frank et de leurs amis, durant cette période sinistre. Ces nouvelles conditions de vie font naître de nombreux sentiments comme la peur, l'angoisse, la colère...
La plume d'Anne Frank nous raconte ces journées, les moments difficiles, les conditions de vie et nous fait part de la culpabilité d'être caché quand d'autres sont raflés et déportés mais aussi de la perte de repères et des angoisses récurrentes.
Citations marquantes:
"Il y a une rumeur à propos d'un camp de travail à Dachau où les nazis envoient ceux qui ne sont "pas assez allemands"
"Je n'envie ni son intelligence ni sa beauté. Je voudrais seulement sentir que papa m'aime vraiment, pas seulement comme son enfant mais pour moi-même, Anne"
"Notre équipe de protecteurs est dans un triste état. Ce sont tous des anges venus du ciel, c'est du moins ainsi qu'ils nous sont apparus quand nous sommes arrivés à l'Annexe"
Mon avis personnel :
J'ai vraiment adoré ce roman graphique par son accessibilité qui, pour moi, rejoignait les traits d'Anne Frank, cette enfant qui a dû grandir si vite, trop vite alors qu'elle n'était qu'une enfant.
J'ai aimé la réinterprétation des mots et les métaphores ainsi que les expressions imagées.
Malgré le caractère grave de la situation, la légèreté de certains propos et l'humour de la jeune écrivaine rend la lecture captivante.
L'intimité du journal et la proximité entre Anne et Kytti permet au lecteur de s'attacher à cette jeune fille tourmentée.
Le caractère d'Anne Frank la rend aussi attachante. Certains personnages de la famille Van Daan ont des traits si caricaturaux qu'ils semblent ainsi plus aimables.
J'admire qu'Anne tienne à s'aimer, peu importe les critiques et les mauvais conseils. Son journal devient son échappatoire dans ces moments incertains.
Avec un peu de recul, j'ai aussi pensé au père d'Anne, le seul de la famille à avoir survécu à la Shoah. Il a surement lu les mots de sa fille, découvrant l'espoir mais aussi les peines qu'elle a su exprimer avec sa sensibilité.

La vie d’Anne Frank en bande dessinée (Pierre-Louis)
Par Sid Jacobson, Ernie Colón et Charly Prabel-Guignard
- Traduit de l’anglais par P.S. Bouffartigue et du néerlandais par G. Voerman
- Edité par Belin Education, collection Déclic
- Dossier littéraire et historique complémentaire par Charly Prabel-Guignard, certifié en lettres modernes
- Année d'édition 2011
Le Livre :
Cette bande dessinée retrace, depuis la naissance à la mort, la vie de la jeune Annelies Marie Frank. Cette enfant allemande et de parents d’origine juive va connaitre un destin tragique, condamnée de fuir son Allemagne natale (Francfort) pour les Pays-Bas (Amsterdam, en déménageant de nombreuses fois, pour échapper au sort réservé aux juifs par le régime nazi alors en expansion. A la suite de la proclamation du 3ème Reich, elle finit par se réfugier, après une jeunesse noyée dans la peur et l’incertitude, dans l’écriture et la littérature : elle commence l’écriture de son journal intime, où elle dépeint la vie de la famille et des autres occupants dans l’espace confiné qu’est l’Annexe. Dédié à une certaine “Kitty”, ce journal, c’est avant tout le récit d’une adolescente confrontée à un monde extérieur abominable et coupée de la civilisation, mais aussi de l’être qui s’accomplit au quotidien, l’illustration du passage de l’enfance à l’adolescence avec les nombreux changements physiologiques et psychiques qui s’en accompagnent. Mais aujourd’hui, il permet de fournir un témoignage historique précieux de la condition juive sous le régime nazi, ainsi que de faire passer au monde entier un message d’humanité et de solidarité qui doit entrainer les peuples vers un avenir de paix et de cohabitation. Cette bande dessinée, plus que le journal en lui-même, permet d’accéder à la vie d’Anne Frank sur toute sa durée, et donne une vision assez éclairée sur ce que ce qui n’était encore qu’une enfant a dû endurer, comment elle a dû lutter pour survivre depuis sa tendre enfance, et jusqu’à la déportation à Auschwitz Birkenau qui lui sera fatale. L’ouvrage propose ainsi une vision personnalisée et une analyse spécifique de la Shoah et de l’antisémitisme, qui reflète parfaitement les conditions de la réalité de l’époque.
Mon avis personnel :
Ce livre est, pour moi, une parfaite réussite, selon son objectif de sensibilisation à l’Histoire des peuples européens et des atrocités commises lors de la Seconde Guerre mondiale. Premièrement, la réalité fidèlement retransmise dans l’ouvrage permet une vision relativement complète et détaillée de la vie du personnage ainsi que des conditions de l’époque. De même, le format en bande dessinée facilite la compréhension et rend accessible l’œuvre d’Anne Frank ainsi que le témoignage sur la Shoah à tous public, du collégien à l’adulte. La rédaction et la mise en scène sont plutôt agréables à la lecture. Les documents complémentaires à la fin du livre permettent un enrichissement et une meilleure compréhension des conditions de vie du personnage. De plus, la personnification du récit à travers le personnage d’Anne est un réel avantage et confère une dimension plus douce et littéraire, plus accessible, aux évènements tragiques qui sont dépeints. Je recommande cette lecture rapide et facile à n’importe qui souhaitant se renseigner sur les évènements ayant eu cours pendant la Seconde Guerre Mondiale, ou qui souhaite accomplir son travail de Mémoire contre les atrocités de la haine et des régimes totalitaires.

Le Journal d'Anne Frank (Deewen)
Auteur : Anne Frank
Année d'édition : 1947
Lieu d'édition : Amsterdam
Éditeur : Contact Publishing Co.
Nombre de pages : 283
Présentation de l'auteur :
Anne Frank, une adolescente juive allemande, a vécu cachée avec sa famille pendant la Seconde Guerre mondiale. Son journal, rédigé pendant la clandestinité, témoigne de son expérience pendant l'occupation nazie.
Résumé:
Le "Journal d'Anne Frank" relate l'histoire poignante d'Anne Frank, une jeune fille juive allemande contrainte de se cacher avec sa famille à Amsterdam pendant la Seconde Guerre mondiale. L'histoire commence en 1942 lorsqu'Anne, âgée de 13 ans, reçoit un journal pour son anniversaire. Peu de temps après, la famille Frank se cache dans une annexe secrète au-dessus du bureau d'Otto Frank, le père d'Anne, afin d'éviter la persécution nazie des Juifs.
Le journal d'Anne devient son confident intime, documentant non seulement les événements du quotidien dans la cachette, mais aussi ses pensées profondes, ses rêves, ses peurs et ses aspirations. Elle décrit les autres occupants de l'Annexe, y compris sa sœur Margot, M. et Mme Van Daan, leur fils Peter, et M. Dussel, un dentiste. Les tensions, les conflits et les moments d'intimité entre ces individus confinés se dévoilent au fil des pages.
Anne partage son expérience de l'adolescence en huis clos, soulignant la difficulté de grandir dans de telles circonstances. Sa relation complexe avec sa mère et sa proximité avec son père sont exposées. L'histoire révèle également la romance naissante entre Anne et Peter Van Daan, offrant une dimension humaine à cette période tragique. Le journal reflète les défis constants de la vie en clandestinité : la peur de la découverte, les privations, les conflits personnels et l'isolement. Anne trouve un exutoire dans l'écriture, explorant des thèmes universels tels que la tolérance, la compréhension et la foi en l'humanité.
Tragiquement, en août 1944, l'Annexe est trahie, et ses occupants sont arrêtés par la Gestapo. Anne meurt du typhus au camp de concentration de Bergen-Belsen en 1945, peu de temps avant la libération. L'œuvre témoigne de l'impact dévastateur de la persécution nazie et de la résilience d'une jeune fille face à l'adversité.
Le raisonnement de l'auteur:
Anne utilise son journal comme un confident, partageant ses pensées intimes, ses relations avec les autres occupants de l'Annexe et ses expériences pendant la clandestinité. Elle explore les complexités de son adolescence, les conflits familiaux et les défis de la vie en confinement.
Articulations de la présentation:
Le journal est structuré de manière chronologique, détaillant les événements quotidiens, les interactions avec les membres de l'Annexe, les moments de tension et de complicité. Anne développe ses réflexions sur des thèmes tels que l'injustice, l'amour, la peur et l'espoir.
Ses conclusions:
Anne n'a pas l'occasion d'apporter une conclusion formelle au journal en raison de son arrestation en août 1944. Cependant, ses dernières entrées expriment une lueur d'espoir et son désir de devenir une écrivaine reconnue après la guerre.
Quelques citations marquantes :
"L'espoir persiste même au milieu des difficultés." (p. 112) Anne Frank souligne ici sa résilience et son optimisme face aux conditions difficiles de la clandestinité. Malgré l'oppression nazie, elle maintient une lueur d'espoir, mettant en avant sa force intérieure.
"Je veux continuer à croire en l'humanité, malgré tout!" (p. 174) Cette citation exprime le désir profond d'Anne Frank de conserver sa foi en la bonté humaine, même face aux horreurs de la guerre. C'est un cri de résistance contre le désespoir et une affirmation de sa foi en un avenir meilleur.
"La générosité des gens me touche, surtout lorsqu'ils ne savent rien de moi." (p. 88) Anne Frank évoque ici la bienveillance désintéressée, soulignant la capacité de l'humanité à faire preuve de compassion envers les autres, même sans connaître leurs histoires. Cela met en lumière la nature intrinsèque de l'empathie.
"Je ne crois pas que les grands hommes politiques aient besoin de s'occuper de l'égalité. Ce sont les petits qui en ont besoin." (p. 113) Anne Frank critique subtilement l'injustice sociale et souligne le besoin d'égalité pour tous. Sa réflexion met en avant son engagement en faveur des droits de l'homme et son espoir en un monde plus juste.
"Les mots peuvent être comme de minuscules doses d'arsenic: on les avale sans y prendre garde, ils semblent inoffensifs, et peu de temps après, le poison fait effet." (p. 331) Cette métaphore puissante reflète la conscience aiguë d'Anne Frank sur le pouvoir des mots. Elle s'inquiète des conséquences potentiellement néfastes des paroles, soulignant la nécessité d'une communication responsable.
Appréciations personnelles / Conclusion: Le journal offre un témoignage authentique et émouvant de la vie pendant la Shoah, soulignant la force de l'esprit humain face à l'oppression. Cependant, les limites de l'œuvre résident dans son contexte spécifique, ne représentant qu'une facette des expériences juives de l'époque. La conclusion met en avant l'importance historique du journal tout en notant son caractère singulier. L'ouvrage, bien que centré sur un récit particulier, m'a sensibilisé à l'histoire tragique de la Seconde Guerre mondiale. Les sujets connexes tels que la résistance, les droits de l'homme et la diversité culturelle peuvent être explorés pour une compréhension approfondie de cette période sombre de l'histoire.

Personne ne m'aurait cru, alors je me suis tu(Erwan)
Cet ouvrage est un récit autobiographique aussi qualifié de témoignage de Sam Braun paru en juin 2010 écrit par Sam Braun et commenté par Stéphane Guinoiseau. Il est édité par Albin Michel dans les éditions Magnard à Paris, dont les 160 pages sont imprimées en Italie. Il fait partie de la collection classiques et contemporains.
Sam Braun est né à Paris, le 25 août 1927. Ses parents avaient fui les persécutions antisémites en Pologne et en Russie pour s’installer à Paris avant la Première Guerre mondiale. En décembre 1943, l’auteur est déporté en train avec sa famille. Trois jours plus tard, ils arrivent à Auschwitz. Sam est alors séparé de ses parents et de sa petite sœur qui sont conduits directement dans les chambres à gaz et assassinés. Il est envoyé dans le camp de Buna-Monowitz où il est soumis à un travail épuisant jusqu’en janvier 1945. Le 18 janvier, le camp d’Auschwitz est évacué : une terrible « marche de la mort » conduit les survivants vers d’autres camps. Sam Braun survit et est finalement « libéré » à Prague fin avril ou début mai 1945. En 1995, poussé par une amie professeur d'histoire, il commence à témoigner alors qu'il avait gardé le silence sur sa déportation pendant 40 ans. Certaines années, près de 5 000 élèves écoutent son témoignage et dialoguent avec lui dans les établissements scolaires. En 2008, il publie un livre dans lequel il revient sur sa déportation, sur son travail de témoin et sur ses principes humanistes. Il s’intitule : personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu.
Résumé :
Sam Braun avait 16 ans quand il est arrêté avec sa famille car ils étaient juifs sous le régime de la France de Vichy. Ils sont conduits à Drancy puis déportés à Auschwitz où sa famille disparaît. Il revient seul en 1945 et témoigne 60 ans plus tard dans ce livre, de ses souvenirs de cette sinistre période. Il répond avec émotion aux questions posés par Stéphane Guinoiseau, professeur de lettre avec qui il est ami et raconte la période qui a marqué sa vie à jamais.
A travers cet entretien rédigé et cet échange, il parle des différentes étapes de sa vie de déporté, de toutes les caractéristiques des humains dans les camps de travail mais aussi la difficulté de se remettre d’une telle épreuve que l’on n’oublie jamais. Mais cette terreur et cette injustice il l’illustre de manière presque philosophique en décrivant très profondément le caractère de chaque personne qu’il rencontre et la nature de ces témoignages qui sont écoutés attentivement.
A la fin, il en conclue avec toute sa sagesse, que soit « on se suicide par pessimisme effréné ou bien au contraire on accepte de vivre avec bonheur et on a confiance en la perfectibilité de l’homme ». C’est le pari humaniste qu’il tient depuis toujours.
Présentation du contenu :
Tout d’abord, son histoire est racontée grâce aux questions régulières de Stéphane Guinoiseau qui créent une continuité dans son témoignage. En effet, Sam Braun relate d’abord la vie de ses parents et les premières persécutions de Russie contre les juifs pour sa mère. Son père arrive de Pologne car il éprouve une fascination pour la France. Ensuite, il évoque le déclenchement de la guerre puis l’occupation qui va être le déclencheur sous la collaboration de sa déportation avec sa famille. Il montre à chaque fois les sentiments très présents de ses parents sur chaque moment et épreuve qu’ils traversent. Puis, ils sont transférés vers Auschwitz-Monowitz. Des citations d’anciens déportés sont recueillis au début de chaque chapitre pour introduire tels des accroches du sentiment vécu par les juifs rescapés à l’égard de leur terrible passé pendant la 2nd Guerre mondiale. Sam Braun décrit tous les détails du camp où il est exploité mais sans aucune précision sur la partie temporelle qui le hante le plus. Sam fait aussi une différence entre sentiment de révolte (face aux musulmans sélectionnés pour la chambre à gaz) et désespérance. Il affirme ne jamais avoir connu la haine, ni le désir de revanche, de vengeance (désir qui aurait fait des nazis les vainqueurs) ... juste peut-être a-t-il éprouvé du mépris pour ses bourreaux. Cependant ses sentiments sont parfois mis de côté comme un exemple de défense contre ce qui lui fait mal.
Pour finir, il accorde une grande partie de cet entretien au devoir de mémoire et explique qu’il faut le valoriser en prenant appui sur les témoignages de victimes mais aussi sur le travail des historiens qui donne de l’importance au passé qu’il ne faut pas oublier. Il accorde aussi une grande importance au pardon auprès de tous les acteurs des crimes commis si la mémoire et la justice sont aussi possibles. C’est aussi le cas de Jacques Derrida qui donne son avis autrement que Sam Braun mais aussi de Hannah Arendt dans Condition de l’homme moderne qui souhaite que les hommes « lavent la faute » pour pardonner. Cependant, comme on l’a vu précédemment il ne faut surtout pas oublier comme les lois d’amnistie qui sont faites dans d’autres pays, pour ne pas refaire les mêmes erreurs.
Conclusion :
L’intérêt principal de son livre réside donc dans la réflexion parfois surprenante du pardon, de la justice, la vengeance, la haine, l’humanisme, la lutte contre tous les extrémismes et le travail de mémoire. Certes ces sujets sont très pointus et intéressants mais peu adaptés pour des élèves de niveau collège au début de lycée. Un regard mûr doit être apposé sur cet ouvrage particulièrement poignant. Cet ouvrage m’a donc appris plus précisément toute l’histoire des déportés mais surtout le regard de certains déportés sur leurs bourreaux qui peut parfois étonner de par l’absence de haine ou de revanche.

Personne ne m'aurait cru, alors je me suis tu (Enzo)
Auteur : Sam Braun
Titre du livre : Personne ne m'aurait cru alors je me suis tu
Date de publication : 2008
Résumé :
"Personne ne m'aurait cru alors je me suis tu" est un récit poignant qui plonge le lecteur dans l'horreur des camps de concentration nazis. L'auteur, Sam Braun, raconte son expérience personnelle en tant que survivant de la Shoah. Il relate son calvaire, depuis son arrestation par les nazis jusqu'à sa libération, en passant par les conditions inhumaines de détention et les épreuves physiques et psychologiques qu'il a dû endurer. À travers son récit, Sam Braun donne une voix à toutes les victimes de la Shoah qui ont été réduites au silence. Il décrit avec une grande précision les atrocités commises dans les camps de concentration, mais aussi les actes de solidarité et d'humanité qui ont permis à certains de survivre. Son témoignage est à la fois bouleversant et nécessaire pour ne pas oublier les horreurs du passé.
Analyse :
"Personne ne m'aurait cru alors je me suis tu" offre un témoignage précieux sur la Shoah, une période sombre de l'histoire de l'humanité. Sam Braun réussit à transmettre l'horreur de son expérience sans jamais sombrer dans le pathos. Son récit est empreint d'une grande dignité et d'une force indéniable. L'auteur met en lumière l'importance de la mémoire collective et de la transmission des témoignages pour éviter que de tels événements ne se reproduisent. Son livre est un appel à la vigilance et à la lutte contre toutes les formes de discrimination et d'intolérance. Enfin, "Personne ne m'aurait cru alors je me suis tu" est également un hommage aux millions de personnes qui ont perdu la vie pendant la Shoah, ainsi qu'à ceux qui ont survécu et ont trouvé le courage de témoigner. C'est un rappel poignant de la capacité de l'homme à résister à l'oppression et à la barbarie.
Avis personnel :
En tant que lecteur, "Personne ne m'aurait cru alors je me suis tu" de Sam Braun m'a profondément marqué. Ce témoignage poignant sur la Shoah offre une perspective intime et émouvante sur les horreurs vécues dans les camps de concentration nazis. La manière dont l'auteur relate son expérience, avec sincérité et dignité malgré les atrocités subies, m'a profondément touché. Ce livre m'a rappelé l'importance cruciale de se souvenir des événements tragiques du passé pour éviter qu'ils ne se reproduisent à l'avenir. J'ai ressenti de l'empathie et de l'admiration pour sa force intérieure, il nous rappelle l'importance de la compassion, de la tolérance et de la lutte contre toutes les formes d'injustice et de discrimination.

La mort est mon métier de Robert Merle (Nélia)
Auteur du livre : Robert Merle
Titre : La Mort est mon Métier
Date de publication : 1952
Nombres de pages : 413 pages
Lieu d’édition : Paris
Présentation de l’auteur :
Robert Merle (1908-2004) était un écrivain français, auteur de traductions, de pièces de théâtre, de biographies et de 24 romans. Il était connu pour ses romans historiques dont, « La Mort est mon Métier », publié en 1952. C’est l'un de ses ouvrages les plus marquants, explorant la psychologie d'un criminel nazi. C'est à partir des notes du psychologue qui a interrogé Rudolf Höss lorsque ce dernier était en prison que Robert Merle construit son personnage. Il s'applique ensuite à évoquer l'enfance de ce dernier ainsi que son ascension dans le parti nazi, jusqu'à la chute d'Hitler. D'abord employé administratif pour différents camps (notamment Dachau), Rudolf gravit rapidement les échelons jusqu'à commander la construction des camps de concentration d'Auschwitz.
Résumé :
"La Mort est mon Métier" est un roman de Robert Merle qui raconte la vie de Rudolf Höss, le commandant du camp de concentration et centre de mise à mort d'Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale. Rudolf Hôss, qui était à l'origine un père de famille ordinaire, devient un bourreau sous le régime nazi. Le livre nous montre comment Höss en est arrivé là, participant à l'extermination de millions de personnes. À travers ce récit, l'auteur montre la transformation de Rudolf, les raisons qui ont poussé Höss à commettre de tels actes et ainsi les conséquences de ses actions, à travers ses moments de doute et de remords. l'auteur aborde le thème de la responsabilité individuelle face au mal. Il cherche à montrer qu’un individu ordinaire peut être conduit à commettre des actes terribles sous l'influence d'un régime autoritaire.
Présentation du contenu :
Les données de base de "La Mort est mon Métier" reposent sur l'histoire vraie de Rudolf Höss, le commandant d'Auschwitz, et sur les crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se base sur des faits historiques pour raconter la vie de Höss.
Le raisonnement de l'auteur se concentre sur la psychologie de Rudolf Höss et sur les conditions qui l'ont conduit à devenir un bourreau sous le régime nazi. Il explore les motivations et les compromis, de Höss qui a commis des actes effroyables.
Les conclusions de l'auteur montrent la complexité de la nature humaine, qu’obéir sans réfléchir, sans activer sa conscience, uniquement pour faire son devoir, peut amener à des conséquences dramatiques.
« J'ai cru un moment que mon cœur s'arrêterait. Mais non, il continuait à battre, lentement, terriblement. » - Hôss Rudolf
Cette citation dans le livre m’a marquée car elle exprime l'angoisse et le désarroi de Rudolf Höss face aux horreurs qu'il a commises au camp d’Auschwitz.
Avis personnel :
C’est un très bon livre, un peu dur à lire avec les évènements passés dans les camps de concentration et les centres de mise à mort. Ce qui est frappant, c'est la façon dont l'auteur décrit les pensées et les sentiments de Höss. Sa culpabilité, son désespoir suite à ses actes…
En conclusion:
"La Mort est mon Métier" est une œuvre essentielle qui nous rappelle l’importance de se souvenir des horreurs du passé pour éviter qu'elles ne se reproduisent. Il met en avant la soumission à l’autorité.

J’ai pas pleuré (Bertille)
Auteur : Ida Grinspan et Bertrand Poirot-Delpech
Bertrand Poirot-Delpech (1929-2006) est un journaliste, romancier, chroniqueur et critique de théâtre passionné de la littérature française. Il couvre les grands procès et milite contre la bêtise des récents programmes télévisuels.
Ida Grinspan (1929-2018) est déportée à Auschwitz le 13 février 1944. Elle est enregistrée sous le numéro matricule 175 360. Evacuée d'Auschwitz le 18 janvier 1945, elle se retrouve au camp de Ravensbrück. Ida est libérée après 16 mois de déportation au début du mois de mai 1945 au camp de Neustadt. Depuis les années 1980, Ida témoigne régulièrement dans les écoles. Elle a écrit son histoire avec Bertrand Poirot-Delpech, dans le livre étudié.
Année d’édition : 2002
Editeur : Robert Laffont
Collection : Pocket jeunes adultes
Nombre de pages : 190
- Résumé :
Déportée à l’âge de 14 ans, Ida nous livre son témoignage sur l’horreur de la Shoah, l’inhumanité à laquelle elle a été confrontée. Dans ce récit pointant du doigt les atrocités faites aux juifs durant la Seconde Guerre mondiale, Ida étonne. Tout au long de son périple jusqu’à la liberté, elle parle de « chance ». Des chances qui, selon elle, se sont mises sur son chemin. D’une petite ville poitevine, à son arrestation et déportation jusqu’à sa vie actuelle, Ida Grinspan et Bertrand Poirot-Delpech cherchent à donner leur vision de cette période dramatique et de l’avenir de l’humanité. Cette autobiographie est donc tout aussi tragique que pleine d’espoir. Au fil de notre lecture, nous comprenons vite que l'oubli serait aussi intolérable que les faits eux-mêmes. Et pourtant, tous d’eux font part d’un triste constat « Après la guerre, nous avons cru que le nazisme et ses méthodes étaient anéantis à jamais. Quand nous avons appris, plus tard, les massacres au Cambodge et au Rwanda, nous avons dû admettre que la leçon d'Auschwitz n'avait pas été tirée ».
- Présentation du contenu :
Partie 1 : LA JUIVE DE LIE (pages 13-44)
Ida Grinspan est née à Paris en 1929. Ses parents, originaires de Pologne, s’y étaient installés quelques années plus tôt afin de fuir l’antisémitisme grandissant dans leur pays. En juin 1940, ils l’envoient dans une famille de paysans pour la mettre à l’abri des bombardements. Elle habite dans un village des Deux-Sèvres, où elle est scolarisée et passe son certificat d’étude. C’est Alice (propriétaire de la ferme) qui devient alors sa tutrice.
Dès les premières pages, Ida n’hésite pas à nous faire part de son adolescence, l’adolescence d’une jeune fille qui grandit : Ida a écrit une dernière lettre à sa mère en la prévenant à mots couverts, par pudeur vis-à-vis de son père et de son frère, que les signes de sa pubertés évoqués entre elles étaient apparus. Sans doute que ses paroles nous rapprochent de cette jeune femme qui, à seulement 14 ans vécut l’impensable. Des paroles légères qui nous rappelle que les atrocités de la Shoah étaient bien envers des humains, des humains qui vivaient comme tout le reste du monde.
Après s’être intégrée au village, Ida finit par se faire arrêter par la gendarmerie française :
On retiendra que Ida pu fuir et que le chantage à l’arrestation du mari d’Alice l’a convaincue de se livrer…librement. Ce qu’elle qualifie modestement de de réflexe « normal » ne mérite-t-il pas l’épithète d’héroïque. p.33
A seulement 14ans Ida se sacrifie paour ceux qu’elle aime, elle les protège et pourtant elle n’est qu’une enfant.
Plus tard, sur le chemin de la déportation, Ida raconte que ce qui la faisait tenir était l’espoir de revoir sa mère sans doute déportée après la rafle du Vel-d’hiv en 1942 :
Je ne m’inquiète pas trop, car, au secrétariat, il nous ait précisé que ceux dont les parents ont déjà été déportés vont les rejoindre. Je le crois. Je m’y accroche. p.41
Elle garde alors ses provisions, sa force dans l’espoir de revoir une fois au camp sa maman.
Voyant que les prochaines semaines ne seront pas les belles qu’elle ait connue aux vues de la déshumanisation qu’elle subit, Ida se conforte dans l’idée qu’elle est une jeune fille robuste capable d’encaisser la dureté du monde :
A la réflexion, Ida pense qu’elle faisait plus mûre que son âge, et forte, armée pour le pire qui s’approche. P.43
Et pour cause, c’est bien le fait de paraitre plus âgé et forte qui lui aura sauvé la vie.
Partie 2 : DE L’HOMME AU STÜCK (pages 45-146)
Arrivée au camp, Ida ne peut que constater l’horreur de la Shoah :
On connait l’ironie macabre de la devise inscrite en fer forgé au fronton d’Auschwitz « le travail rend libre » p.51
Elle ne peut que s’imaginer le traitement qu’elle et ses camarades vont avoir une fois à l’intérieur du camp.
Arrive alors le moment de la sélection. Ida est alors « sélectionnée » à vivre !
Je faisais plutôt seize ans, avec mes bonnes joues de campagnarde et la fameuse coiffure en hauteur que ma mère m'avait faite à la place de mes anglaises, aux vacances scolaires d'avril 42 ! Ma mère m'a donné deux fois la vie ; la seconde fois en me vieillissant. Heureusement, car à quatorze ans, J'aurais dû suivre ceux que l'on supprimait dès l'arrivée ! Je fais donc partie des 61 femmes sélectionnées pour entrer dans le camp. p.53
Se réjouir qu’Ida ne soit pas gazée dès son arrivée comme beaucoup d’autres mais à quel prix ? Elle commence par ce qui lui rappellera toute sa vie les atrocités qu’elle a vécues :
Mon matricule est 75360. p.56
Ida n’est pas qu’un simple numéro. Mais dans cette tragique histoire, l’humanité perdure. Ida se rend compte qu’elle va pouvoir compter sur son prochain en faisant les bonnes rencontres :
Elle se renseigne sur mon âge. Elle me conseille de "surtout ne pas le dire aux kapos si elles me le demandent". Elle ajoute : "Parce que les jeunes comme toi on leur donne une soupe de plus et après elles disparaissent, on ne les revoit pas. C'était sûrement en vue des "expériences". Je décide donc que je répondrai toujours "seize ans", si on m'interroge. Ce réflexe vital, je le devrai à Suzanne. p.57
Suzanne l’aura sans doute sauvé. Cependant elle fut confrontée aux Kapos. Des femmes qui les supervisent et ne cachent pas que la mort est une finalité certaine à Birkenau :
« Ici on entre par la porte et on sort par la cheminée ». p.71
Une fois intégré au camp, plus de cheveux, vêtements… plus de dignité. Ne pas avoir de couverts pour manger le peu qui leur est donné est insupportable pour les jeunes femmes :
Nous nous « organisons » pour nous procurer des cuillères. Le tarif du troc est une ration de pain contre une cuillère. p.73
Après la désinfection, des postes leurs sont attribués. Ida fini par atteindre les usines :
On notera cette cruauté du camp, parmi tant d'autres : faire qu'à quatorze ans, une enfant considère comme une chance d'aller travailler en usine ! p.75
Travailler voulait dire ne pas être gazé ou ne pas aller travailler sur les routes enneigées en cet hiver de 1944 glacial. Entre autres atteinte à l’humanité, Ida questionne sur l’inaction des témoins de cette usine à la mort. Principalement celle de la croix rouge :
N'oublions pas que la Croix-Rouge est venue à Birkenau. Nous ne l'avons pas vue, car nous étions au travail. Mais elle me reste, aujourd'hui encore, en travers de la gorge. Comment la délégation ne s'est-elle pas rendu compte de ce qui se passait dans le camp ? Etaient ils naïfs à ce point ? Pourquoi n'ont-ils pas cherché à savoir ? p.85
La croix rouge, une instance aveugle ?
Fin des questionnements, il est temps de sortir d’Auschwitz !
Vers la liberté, le fameux portail annonçant « Arbeit mach frei ». Nous ignorons ce que va être l'avenir immédiat, ce qui nous attend le lendemain, mais le seul fait de sortir du camp, sor-tir-du-camp !!! nous remplit d'un espoir insensé ! p.89
Sortir pour rejoindre un nouveau camp. Toutefois celui-ci n’est seulement dédié au travail, pas au gazage. La réjouissance est de courte durée puisque Ida est infectée par le typhus. Elle s’acharne alors pour pouvoir être soigné tandis que les « infirmeries » (les patientes sont laissées sur des lits et ne sont pas soignées) sont pleines :
Une femme est morte dans la nuit. Sa place se trouve libre, et, nouveau miracle, l'infirmière polonaise qui va s'acharner à me sauver s'appelle Wanda ! p.93
Eternellement reconnaissante, Ida fut sauvé par Wanda. Selon elle Wanda est une de ces « chances ». La fuite d’Auschwitz prépare le départ des Allemands :
Le 30 avril 1945, les Allemands s'enfuient. Les « filles » se retrouvent seules dans le camp déserté, où elles seront restées du 14 février au 2 mai. Les voilà condamnées à attendre elles ne savent quoi, grabataires ! Claudine, qui voit tout, du haut du châlit, a surpris les Allemands en train de brûler des archives avant de s'enfuir. Wanda leur a dit au revoir et a disparu. Plus personne dans le camp, plus rien à manger. La captivité sans barreau ni bourreau. Du temps suspendu ! p.96
Livré à elle mêmes les femmes autrefois captives ne comprennent pas que les secours ne viennent pas. Tardivement elles sont sauvées !
Tout le monde n'a pas eu cet honneur : je peux me vanter d'avoir été libérée en brouette ! p.98
Ida revient en avion en France et fini par être soignée. Elle retrouve Alice et son frère. Se rendant compte de la chance qu’elle a eu de revenir en vie de Birkenau, elle admet un regret :
La déportation m'aura miraculeusement laissé la vie, mais elle aura ruiné mes chances d'avoir un métier au niveau de mes possibilités. p.107
Deux hivers dans un camp de concentration qui auront impacté toute une vie.
Partie 3 : ET APRÈS ? (pages 146-180)
Une chose qu’Ida n’oubliera jamais c’est ce que lui ont demandé les autres femmes déportées :
Je n’oublie pas que j’ai reçu une mission sacrée. Je revois les femmes qui me l’ont confiée, en partant pour le Revier, antichambre de la mort : « Si vous rentrez, il faudra leur dire. Ils ne vous croiront pas, mais il faudra leur dire ».
Sa vie d’après qu’elle essaye de vivre le plus normalement possible restera sous les directives de ces femmes. La troisième partie du livre est donc sous ce thème qui est de « partager ».
Elle exprime cependant le désarroi qu’elle éprouve face à la société qu’elle connue après les camps :
« Notre plus grande tristesse, à nous rescapés, c’est qu’Auschwitz et ses millions de victimes n’aient pas servi de leçons, de vaccins à l’humanité. », « déception totale » p.164
- Avis personnel :
Je n’avais encore jamais lu de témoignage de rescapés des camps de concentration. Tout ce que j’avais pu voir était romancé ou bien issu des cours d’histoire. Ici les auteurs sont parvenus à transmettre un état d’esprit, des émotions. Ida ne se contente pas de raconter les faits mais plutôt de transmettre comment elle les a vécus et les impacts qu’ils ont eu d’une manière ou d’une autre sur elle. Elle n’est pas focalisée sur l’horreur de la Shoah mais cherche à faire de ces 17 mois, 17 mois de vie, de vie volée. Partager son histoire, ce n'est pas pour une thérapie personnelle mais bien parce qu'elle s'en est fait la promesse. Ainsi, elle nous touche sans aucune haine ni violence mais avec de la clairvoyance.

Je me suis évadé d'Auschwitz (Owen)
Auteur : Rudolf Vrba
Année d’édition : 1964
Editeur : J'ai lu
Nombre de pages : 416
Résumé du livre:
Le livre "Je me suis évadé d'Auschwitz" de Rudolf Vrba est un témoignage puissant de l'expérience de Vrba en tant que prisonnier juif dans le camp de concentration d'Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale. Rudolf Vrba, de son vrai nom Walter Rosenberg, a été déporté à Auschwitz en 1942 à l'âge de 18 ans. Il a été témoin de l'horreur quotidienne, des conditions de vie inhumaines, de la faim, de la maladie et de la mort qui régnaient dans le camp. Mais malgré cela, il a planifié une évasion audacieuse avec son camarade Alfred Wetzler. Leur évasion, qui a eu lieu en avril 1944, a été un exploit incroyable. Vrba et Wetzler ont réussi à se cacher dans le camp pendant plusieurs jours avant de s'échapper et de rejoindre la résistance slovaque. Ils ont ensuite rédigé un rapport détaillé sur les atrocités commises à Auschwitz, connu sous le nom de "Rapport Vrba-Wetzler". Ce rapport a été l'un des premiers documents à révéler l'ampleur de l'Holocauste. Le livre de Vrba relate non seulement son évasion, mais aussi son engagement à informer le monde de l'horreur qui se déroulait dans les camps de concentration nazis. Le récit et le rapport rédiger après l'évasion permettent de rendre concret la dureté et le caractère inhumain des camps de concentrations. Ce livre est une ressource très importante afin de ne pas oublier l'histoire de la shoah ainsi que pour ne pas replonger dans une situation de pareille cruauté.
Avis personnel de lecture :
Ce livre est un beau livre, j’ai pris du plaisir à le lire, j’ai trouvé que la façon avec laquelle il était écrit permettait réellement d’être entrainer dans l’histoire des personnages et que les péripéties étaient très bien décrites ce qui nous permettait de vivre l’histoire. Cependant j’ai quand même trouvé qu'à certains moments les phases “d’actions” sont très éloignées ce qui peut parfois faire ressentir l’histoire comme longue à raconter et à découvrir.

Maus: Un survivant raconte (Andréa)
Auteur :Art Spiegelman
Année d’édition : septembre 1986
Titre : Maus : Un survivant raconte
Éditeur : Flammarion
Collection : littérature étrangère Flammarion
Nombre de pages :159
“ Dans les contes de fées, les souris sont toujours les gentilles. Dans la vraie vie, c’est différent” -Vladek Spiegelman
Le livre :
L'histoire est racontée à travers une double perspective narrative, utilisant des métaphores animalières : les Juifs sont représentés en souris, les Nazis en chats, les Polonais en porcs, etc. Cette approche unique donne une dimension symbolique et émotionnelle à l'œuvre.
Le récit suit le parcours de Vladek depuis le début de la Seconde Guerre mondiale, son internement dans les camps de concentration nazis, jusqu'à sa libération. Les épreuves endurées, la lutte pour la survie, ainsi que les relations familiales sont explorées de manière profonde et touchante.
L'aspect graphique de la bande dessinée, combiné à la puissance du récit, crée une expérience immersive et inoubliable pour le lecteur. Art Spiegelman réussit à capturer l'horreur de l'Holocauste tout en préservant l'humanité et la complexité des personnages. Elle offre une perspective unique sur l'Holocauste, mettant en lumière la résilience humaine et la nécessité de se souvenir de l'histoire pour éviter que de telles atrocités ne se reproduisent. Un incontournable, tant pour sa portée historique que pour son impact émotionnel profond.
Mon avis personnel:
La lecture de "Maus : Un survivant raconte Tome 1" est une expérience à la fois troublante et enrichissante. Le récit captivant de Vladek Spiegelman, raconté à travers des illustrations détaillées et des dialogues percutants, nous plonge dans l'horreur de l'Holocauste. La forme graphique de la bande dessinée ajoute une dimension visuelle puissante à l'histoire, permettant de m’immerger pleinement dans les émotions et les expériences des personnages. La narration est à la fois poignante et authentique, donnant un aperçu précieux de la réalité vécue par les survivants de l'Holocauste. C’est pourquoi j’ai énormément aimé lire ce livre.
Les citations marquantes :
“ juif inutile” (p 56)
“Trois mois et chaque jour était comme une année ! (p57)
“les loi- internationales protégeaient un peu les prisonniers de guerre polonais, mais un juif du Reich dans la rue on pouvait le tuer !” " ( p61)
Cela démontre clairement que les Juifs étaient perçus comme une race inférieure, voire déshumanisés, étant considérés moins que des êtres humains et parfois même inférieurs aux animaux."

Maus-Et c'est là que mes ennuis ont commencé (Noah)
Identification de l’ouvrage :
“MAUS – Et C’est Là Que Mes Ennuis Ont Commencé” est un livre de 140 pages écrit par Art Spiegelman et qui est paru aux éditions Flammarion en 1991. Il s’agit d’un roman graphique qui fait suite au premier tome de MAUS paru en 1986.
Résumé :
Dans le second Tome de Maus, Art Spiegelman raconte l’histoire de son père, Vladek. Une fois arrivée à Auschwitz le quotidien de Vladek est rude. A la sortie de la guerre, on suivra également le père de l’auteur qui partira à la recherche de sa femme. L’auteur utilise son livre pour raconter sa propre histoire et notamment l’impact qu’a eu l’holocauste sur sa famille. Il illustre également ses propres difficultés notamment avec les séances de psychologue de Art Spiegelman
Maus, illustre également les impacts à long terme de la Seconde Guerre Mondiale.
Citations :
“Je sais que c’est dément, mais d’une certaine manière je voudrais avoir été à Auschwitz avec mes parents ; comme ça je pourrais vraiment savoir ce qu’ils ont vécu !”
“Je ne peux rien laisser… Depuis Hitler, même une miette, je n’aime pas jeter, jamais. Alors GARDE bien ces foutues céréales au cas où Hitler reviendrait un jour !”
“Auschwitz, c'était un camp de travail où on donnait du travail, alors ils t'achevaient moins vite. Birkenau c'était encore pire”
“Je n’arrive même pas à comprendre mes relations avec mon père. Comment pourrais-je comprendre Auschwitz ? L’holocauste ?”
Conclusion et avis :
C’est un ouvrage qui m’a énormément plu par sa facilitée de lecture. C’est une œuvre qui est rendue assez ludique et accessible un sujet qui ne l’est pas d’habitude. C'est notamment grâce à ses illustrations originales et ses dialogues clairs.
Cette approche unique rend l’ouvrage très intéressant. J’ai été très agréablement surpris par l’analyse de l’impact transgénérationnel qu’a eu l’holocauste. C’est une lecture à laquelle je n’ai jamais pensé auparavant.
On sent d’ailleurs l’authenticité du témoignage qui parvient à être raconter comme par son auteur comme s'il avait vécu ces événements à la place de son père.

La nuit (Noah)
Auteur : Elie Wiesel
Année d’édition : 1958
Editeur : Les Editions de Minuit
Nombre de pages : 200
Résumé :
"La Nuit" est un récit autobiographique écrit par Elie Wiesel, un survivant de l'Holocauste. Le livre raconte son expérience pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'il était détenu dans les camps de concentration nazis, notamment Auschwitz et Buchenwald. À travers des descriptions poignantes, Wiesel partage les horreurs de l'Holocauste, les souffrances endurées par lui-même et d'autres détenus, ainsi que les questions existentielles soulevées par ces événements tragiques. "La Nuit" est un témoignage puissant sur la capacité de l'homme à persévérer face à l'adversité et sur la nécessité de se souvenir des atrocités passées pour éviter qu'elles ne se reproduisent.
Avis personnel :
"La Nuit" est un livre captivant qui raconte l'histoire vraie d'Elie Wiesel, un survivant de l'Holocauste. À travers ses mots, on plonge dans l'horreur des camps de concentration nazis et on ressent la souffrance et le désespoir des détenus. Ce récit poignant nous fait réfléchir sur la cruauté humaine
Citations :
"Jamais je n'oublierai cette nuit, la première nuit de camp qui a fait de ma vie une nuit longue et sept fois verrouillée".
"L'histoire de notre vie ne s'étendait plus que sur quelques mètres autour de nous".

Le commandant d'Auschwitz parle (Margaux)
Auteur : Rudolf Hoess
Année d’édition : 2005
Editeur : La découverte
Nombre de pages : 280
Le livre que j’ai eu l’occasion de lire pour ce projet a pour titre “ le commandant d'Auschwitz parle” écrit par Rudolf Hoess publié pour la première fois en 1959, est un livre autobiographique. Tout d’abord Rudolf Hoess est un officier supérieur allemand de la SS né en 1901, en 1922 il rentre sous les ordres du parti nazi et devient commandant des camps de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau du 1er mai 1940 au 1 er décembre 1943 puis de nouveau entre le 8 mai et août 1944 période durant laquelle des milliers de juifs étaient déportés (surtout des juifs hongrois).
Dans cet ouvrage Rudolf Hoess, raconte de quelle façon il est devenu commandant d’un des plus grands cimetières, particulièrement des Juifs mis en place par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. Dans son livre, il décrit en détail et sans remord les actes de terreur réalisés à Auschwitz ainsi que les actes d’horreur perpétués par le parti nazi.
Le plus choquant dans ce livre, c’est la vision de l’auteur sur ses actes, en effet Hoess se montre sans regret, décrivent calmement et d’une froideur sans nom l’organisation et le fonctionnement de ce camp d’extermination. Également dans son récit, on ressent explicitement une certaine fierté de la part du commandant pour son rôle dans l’Holocauste. De plus, il avoue avoir participé à plusieurs actes de barbaries, mettant en place des exécutions ou encore des expériences médicales sur les déportés, supervisant également les fameuses chambres à gaz.
Lors de la lecture de ce livre, on ressent un certain dégoût devant la banalité exprimée par ce commandant alors que nous sommes confrontés aux horreurs et à la froideur de leurs actes dans ce livre. Ce livre met en lumière la vision complétement erronée et impensable d’un parti qui était autrefois aux pouvoirs.
“Le commandant d’Auschwitz parle” est un sombre livre de notre histoire nous permettant de pouvoir comprendre la mentalité des SS et du parti nazi même après la fin de la guerre.

Le Garçon au Pyjama Rayé (Eugény)
Auteur : John Boyne
Genre : Roman historique, fiction
Résumé :
Le Garçon au Pyjama Rayé se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale et raconte l’histoire de Bruno, un jeune garçon allemand dont le père est un haut dignitaire nazi. La famille déménage près d’un camp de concentration où Bruno se lie d’amitié avec Shmuel, un garçon juif emprisonné dans le camp. Malgré les barrières sociales et politiques qui les séparent, les deux garçons développent une amitié profonde, ignorant les réalités horribles de la guerre qui les entourent.
Thèmes abordés dans l’œuvre :
L’amitié, l’innocence, la guerre, le racisme, la compassion, la culpabilité.
Analyse :
Le roman explore avec sensibilité les thèmes complexes de l’innocence perdue, de l’amitié transcendant les barrières sociales et de la tragédie humaine dans un contexte de guerre. Boyne utilise la naïveté de Bruno pour dépeindre les horreurs de l’Holocauste d’une manière poignante et émotionnelle.
Avis personnel :
Le Garçon au Pyjama Rayé est un livre bouleversant qui m’a profondément marquée. La narration innocente de Bruno contraste avec la cruauté de la réalité qui l’entoure, offrant une perspective unique sur les atrocités de la guerre. L’amitié entre Bruno et Shmuel m’a particulièrement touchée, démontrant que l’humanité et la compassion peuvent transcender les différences imposées par la société. Ce livre rappelle l’importance de la tolérance, de la compréhension et de la résistance face à l’oppression. En somme, Le Garçon au Pyjama Rayé est une lecture indispensable qui invite à la réflexion sur les valeurs fondamentales de l’humanité.

La Petite Fille Qui Ne Savait Pas Haïr
Titre : La Petite Fille Qui Ne Savait Pas Haïr : Une Enfance à Auschwitz
Auteur : Sarah Cohen-Scali
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Année de publication : 2013
En décembre 1943, Lidia Maksymowicz, âgée de seulement trois ans, est déportée avec sa mère au camp d'Auschwitz-Birkenau. Elle devient alors le cobaye du Dr Mengele, échappant ainsi aux chambres à gaz. À la libération du camp, sa mère disparaît dans les marches de la mort. Lidia est confiée à une famille polonaise, elle ne cesse de penser à sa mère, qui est présumée morte, et s'imagine pouvoir la retrouver. Mais ce que ne sait pas Lidia c'est que sa mère est elle aussi à sa recherche. Après de nombreuses années, des retrouvailles sont organisées en URSS. Lidia est alors tiraillée entre ses deux familles, sa vie en Pologne. Une rencontre avec ce témoin de la Shoah avait pu être réalisée, il y a 3 ans, lors du premier voyage de notre lycée à Cracovie.
Pour moi ce livre est très bien pour comprendre les horreurs qu'on peut vivre les personnes déportées, la violence de la séparation avec leurs familles, le fait de ne pas savoir s'ils pourront les revoir un jour malgré qu'ils soient sortis du camp.


L'espérance d'un baiser (Sidonie)
Raphaël Esrail est né en Turquie, en 1925, dans une famille juive qui émigre en France et s'installe à Lyon l'année suivante. Adolescent, il est très attentif à l'actualité et entre aux Éclaireurs Israélites de France. Cette organisation aide au mieux les Juifs étrangers réfugiés dans les camps situés en zone occupée et en zone libre, en leur préparant des colis. il est ensuite recruté par la Résistance juive pour la confection de faux papiers. Il va continuer sa double vie d'étudiant et de résistant jusqu'en janvier 1944 où il est arrêté .
Emprisonné, il est torturé mais ne parle pas. le 25 janvier, il est transféré avec une cinquantaine de Juifs, dans un camion militaire allemand bâché, jusqu'au camp de Drancy. C'est durant les six jours de son passage à Drancy qu'il fait connaissance avec Liliane, sa future femme. Le 3 février, c'est le départ dans un convoi de déportation qui dure trois jours et dont le terminus est Auschwitz pour lui et Birkenau, pour sa femme. Ils arrivent à y survivre pendant des mois avec l'espoir de se revoir. C'est à l'âge de 91 ans qu'il décide d'écrire son témoignage, sa petite-fille, Aurélie, le poussant à le faire depuis bien des années.
Président de l'Union des déportés d'Auschwitz, Raphaël Esrail qui a connu toute l'horreur de cette guerre, un des derniers survivants des camps de concentration et d'extermination, nous donne, dans L'espérance d'un baiser, un témoignage indispensable pour la mémoire collective.
Ce récit nous donne une réalité d'une cruauté et d'une violence inouïes où la mort est omniprésente.
Dans la première partie du livre, l'auteur décrit avec justesse, les épouvantables conditions de vie à Auschwitz et à Birkenau. Pour survivre à la faim et au froid, aux coups, à la maladie, bref aux conditions horribles. Le fait d'avoir été pris parce qu'il était résistant l'a aidé, dit-il.. Il savait pourquoi il était là. Ceux qui étaient pris uniquement parce qu'ils étaient juifs ne pouvaient pas comprendre.
Raphaël Esrail raconte ensuite la fin des camps et le difficile retour à la réalité. C'est la vague négationniste de la fin des années soixante-dix qui lui fait prendre conscience de la fragilité, dans le « grand public », des connaissances de la réalité de la déportation et de l'assassinat des Juifs. En 1988, prenant sa retraite d'ingénieur, il retourne se bagarrer, non pas pour raconter son propre martyre, mais pour le devoir de mémoire : « celle, glorieuse, des Résistants, et celle, douloureuse, des Juifs. » Pour cela, il témoigne auprès des jeunes, contribue à la formation d'enseignants en organisant des voyages à Auschwitz. Il faut continuer inlassablement la transmission de la mémoire de la Shoah pour qu'il n'y ait plus jamais ça ! Au vu de ce qui se passe dans le monde actuel, il est plus que jamais indispensable d'être vigilant si l'on ne veut pas revivre un tel enfer. le respect et la tolérance de l'autre sont deux valeurs fondamentales si l'on veut vivre en paix et libres ! L'espérance d'un baiser est un livre poignant à lire absolument !

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