Conférence Tal Bruttmann le 3 mars 2025

Saint-Gildas-des-Bois. Des conférences sur la Shoah pour les terminales

Article du journal Ouest-France du 06/03/25

L’historien Tal Bruttmann est intervenu au sein collège lycée Gabriel-Deshayes pour faire réfléchir les élèves sur le pouvoir des images et l’analyse que cela implique en tant que chercheur. | OUEST-FRANCE

 

Ouest-France

Publié le 05/03/2025 à 05h39

Lundi, les élèves de terminales du collège lycée Gabriel-Deshayes ont eu la chance d’assister à deux conférences avec l’historien français, Tal Bruttmann,

Tal Bruttmann est un spécialiste reconnu de la Shoah et de l’antisémitisme en France au XXe siècle et pendant le régime de Vichy.

La première conférence, devant l’ensemble des élèves de terminale, était centrée sur la vie au camp d’Auschwitz, tandis que la deuxième était réservée aux élèves ayant choisi la spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques. Ce deuxième moment d’échange était centré sur l’analyse des photos prises par les victimes et leurs bourreaux entre 1939 et 1945.

« Nous sommes très chanceux de pouvoir le faire intervenir auprès de nos élèves. Sa venue se fait dans un cadre général lié au devoir de mémoire et également en lien avec notre futur voyage au Pologne », explique Maryline Cochard, l’enseignante à l’initiative de cette journée.

En effet, à la fin du mois, pour la quatrième année consécutive, un groupe de vingt élèves va partir durant six jours en Pologne, avec au programme la visite des quartiers juifs, une rencontre avec un témoin de la Shoah, la visite du musée Schindler ou encore la visite d’une journée des camps de concentration d’Auschwitz-Birkenau.

Lilly Jacob et l’album de photos d’Auschwitz

Lilly Jacob, une jeune juive hongroise déportée à Auschwitz en 1944, fut séparée de sa famille, dont la majorité périt dans le camp. Après avoir été transférée à Dora-Mittelbau, elle survécut aux conditions extrêmes jusqu'à la libération du camp en avril 1945. C’est alors qu’elle découvrit, par hasard, un album de photographies nazies documentant l’arrivée des convois de Juifs hongrois à Auschwitz. En feuilletant ces images, elle fut bouleversée de reconnaître des proches, dont plusieurs membres de sa famille, tous condamnés à une mort certaine.     

Consciente de l’importance historique de cet album, Lilly Jacob le conserva précieusement et, après la guerre, le transmit à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah en Israël. Ce document unique, montrant des scènes rares du processus d’extermination des Juifs, est devenu une preuve incontournable des crimes nazis et un outil essentiel pour la mémoire de la Shoah. Grâce à son courage et à sa détermination, Lilly Jacob a joué un rôle fondamental dans la préservation de cette vérité historique.)

Justine, Lola et Leny

 

 

Récit de la matinée:

 

Grâce à notre établissement, nous avons eu l’honneur de rencontrer l’historien Tal Bruttmann le lundi 3 mars. 

Tal Bruttmann, né en 1972, est un historien français spécialisé dans l’étude de la Shoah et des politiques antisémites mises en place en France au XXe siècle. Ses travaux portent notamment sur la spoliation des biens juifs, la persécution et les mécanismes administratifs ayant contribué à la mise en œuvre de ces politiques. 

De 2001 à 2011, il a supervisé les recherches menées par la commission d’enquête de la ville de Grenoble sur les confiscations de biens juifs durant l’Occupation. Auteur de plusieurs ouvrages de référence, il a publié La Logique des bourreaux (2003), Au bureau des affaires juives (2006) et Un album d’Auschwitz (2023), un travail réalisé en collaboration avec Stefan Hördler et Christoph Kreutzmüller, qui analyse les photographies prises par les nazis dans le centre de mise à mort de Birkenau. 

En parallèle de ses recherches, Tal Bruttmann s’investit activement dans la transmission de l’histoire en intervenant régulièrement auprès d’écoles comme la nôtre, d’universités et de diverses institutions. Il participe également à plusieurs comités scientifiques engagés dans l’étude et la préservation de la mémoire de la Shoah. 

 Le matin de 10h à 12h nous avons une conférence en petit comité avec lui, cette conférence avec les élèves d’HGGSP été orientée sur Un album d’Auschwitz. Tal Bruttmann nous a exposés les nombreuses dérives qu'il y avait eu sur cet album et l’importance de l’analyse photographique. Par exemple, on a su qu’au début de leurs recherches, les historiens pensaient que cet album retraçait l’histoire d’un seul et unique convoi or avec le temps il a été prouvé et Tal Bruttmann nous l’a démontré que cet album était un ensemble de photographie prisent à des moments différents. Nous avons aussi appris que l’objectif de ces photographies était de montrer aux Allemands Nazis et plus particulièrement à ceux qui dirigeaient les autres camps leur façon de “travailler” et “l’ordre” qu’ils arrivaient à obtenir malgré le nombre de personnes détenues. Ils voulaient démontrer par ces clichés qu’ils effectuaient bien leur travail.

Ensuite, Tal Bruttmann nous a invité à faire une activité dont l’objectif était de mettre dans l’ordre 8 photographies prises dans un laps de temps réduit, c’est à ce moment-là que nous avons constaté que le travail d’historien était d’une grande complexité, car, en effet aucun des 8 groupes n’a réussi à trouver la bonne combinaison. Il nous a montré le bon ordre tout en expliquant ses démarches, cela paraissait si simple quand c’est lui qui le faisait, c’était vraiment impressionnant.

Enfin nous avons trouvé cet échange avec Tal Bruttmann très intéressant car il nous a permis d'en apprendre plus sur ce qu'il s'est passé il y a 80 ans, de nous montrer les particularités du camp d’Auschwitz Birkenau mais aussi de nous sensibiliser sur les dérives qu’il peut y avoir auprès des photographies sur les réseaux sociaux et autres. 

L'après-midi de 14h à 16h nous avons eu une 2e conférence avec l'ensemble des terminales sur l'histoire du site d'Auschwitz Birkenau. M. Bruttmann a retracé l'évolution de cette petite ville polonaise, occupée par les allemands qui est devenue la "zone d'intérêt" pour des familles allemandes. Il a aussi retracé la construction des différents camps et leurs fonctions. Nous avons compris que cet endroit, nœud de voies ferrées étaient le lieu idéal pour permettre l'arrivée des flux de déportés. 

 Quentin,  Ylouan,  Jules,  Timéo et  Louis