Voyage mémoriel à Cracovie du 30 mars au 4 avril 2025

Dimanche 30 mars:

 

Nous avons donné rendez-vous aux 20 élèves de cette promotion, dimanche 30 mars à 4h30 à l'aéroport de Nantes Atlantique. C'est le week-end du passage à l'heure d'été et motivés les élèves étaient tous présents. Les bagages enregistrés, les documents présentés, le voyage peut donc commencé en direction d'Amsterdam. Après 2h d'avion et une petite pause d'une heure, nous repartons en direction de Cracovie. Certains se sont endormis et d'autres s'interrogent sans doute sur ce qu'ils vont découvrir lors de ce périple.

A 11h10, l'avion se pose sur les pistes de l'aéroport Jean Paul II décédé il y a juste 20 ans. Un bus nous attend et direction notre auberge afin de déposer nos bagages avant de repartir pour le restaurant où nous allons découvrir une spécialité, une sorte de raviole à la viande et au fromage. 

C'est ensuite le temps de découvrir la ville de Cracovie, le château de Wawel avec sa nécropole royale, l'université Jagellone, différents bâtiments et sa place centrale. Après une dizaine de kilomètres à pieds et une nuit assez courte, les visages sont marqués mais heureux de se retrouver dans cette ville magnifique que notre guide nous a fait découvrir. Retour donc à notre auberge car demain un rendez-vous important nous attend : le musée de la Galicie et la rencontre avec un témoin de la Seconde Guerre mondiale...

Lundi 31 mars

 La rencontre avec Mme Rena Rach  par Suzie

Au début de notre voyage, nous avons eu la chance incroyable de rencontrer une témoin de la guerre. C'était un moment hors du temps, privilégié, où il n'y avait que nous, la traductrice, la témoin et son histoire.

Au fur et à mesure de son témoignage, nous avons découvert une autre facette de la guerre : une partie de sa vie, celle de sa famille, leur quotidien... 
Nous écoutions silencieusement les horreurs qu’elle nous racontait, touchés et abasourdis par ses paroles.

Cet échange est unique car dans quelques années, il ne sera plus possible d’entendre de témoignages directs comme celui-ci : l’ère des témoins prenant fin...

Le fait de se retrouver face à Mme Rena Rach , qui a connu la guerre, même en étant petite, nous rappelle que la guerre n’est finalement pas si loin de nous.

Ce récit m’a fait réfléchir. On se rend compte qu’on ne pourra jamais connaître tout ce qu’il s’est passé dans les ghettos, dans les camps, etc, car chaque témoignage est personnel et chaque personne a vécu quelque chose de différent. 
Ce que les témoins ont ressenti, c’est aussi quelque chose que nous ne pouvons pas ressentir car nous vivons aujourd'hui dans la paix et pas dans l’horreur. 
C’est pour cela que nous avons été très attentifs : cette expérience est une leçon que nous devons garder en tête.  

Un moment qui m’a beaucoup touchée dans son témoignage est celui où elle a découvert que les adultes qui l’avaient élevée n’étaient pas ses vrais parents. 
Sa mère biologique l’avait confié bébé à cette famille catholique, car elle était en danger de mort après s’être enfuie du ghetto et que l’amie chez qui est allée sa mère ne voulait pas de bébé pour ne pas faire de bruit. Sa rencontre avec son père biologique a donc été très compliquer. C’était un moment déchirant à entendre. Récupérer, non sans difficultés, par ses parents biologiques, et n'ayant jamais revu la famille qui l'a adoptée, elle a été déchirée entre 2 religions : le judaïsme et le catholicisme. Même si elle était enfant, que ses souvenirs peuvent être altérés, sa vie a été bouleversée par cette période sombre. 

Photo de notre groupe prise à l'issue du témoignage avec Mme Rena Rach.

Mercredi 2 avril

Visite du quartier Podgorze et le musée Schindler par Auria

Qui était Oskar Schindler ?

Membre du parti nazi à la recherche d'opportunités d'affaires, Oskar Schindler était un homme d'affaires intelligent qui a été recruté par les SS au service de renseignement, ce qui lui a permis de créer un lien avec les hautes sphères nazies.

Lors de l'invasion de la Pologne, Schindler a fait fortune grâce à son usine spécialisée dans la fabrication de batteries de cuisine appelée Deutsche Emaillewaren-Fabrik. Puisque la main-d'œuvre allemande était trop chère, il a choisi d'employer des ouvriers juifs qui se trouvaient dans le camp de travail de Plaszow.

Au fur et à mesure qu'il en apprenait davantage sur la manière atroce dont les nazis traitaient les Juifs, Schindler a entamé des négociations pour que ses ouvriers puissent être tenus à l'écart de Plaszow en leur offrant un abri dans son usine.

Après une certaine période, la fabrication d'ustensiles de cuisine en émail a cessé d'être rentable, à la suite de quoi l'usine a commencé à fabriquer des obus, ce dernier donnant l'ordre que certains d'entre eux soient défectueux.

Schindler a réussi à protéger les ouvriers de son usine afin qu'ils ne terminent pas dans les camps d’exterminations. Sauvant ainsi plus de 1200 personnes.

L’usine Schindler :

Connue dans le monde entier pour son apparition dans le film "La Liste de Schindler", l'Usine d’Oskar Schindler fait partie de l'histoire du pays puisque son propriétaire a déployé toutes ses forces pour sauver le plus grand nombre de vies possible sous l'occupation nazie. Aujourd'hui, l'usine de Schindler abrite une exposition permanente intitulée "Cracovie sous l'occupation nazie entre 1939 et 1945". L'exposition dévoile l'histoire de la ville depuis la fin de l'année 1939 jusqu'au vent de « liberté » de l'ère communiste. Une exposition très émouvantes toute au fil de la visite. J’ai trouvé l’exposition magnifique, on passe d’une population qui vivait tranquillement avec ses habitudes à l’occupation nazie qui à petit à petit détruit la population physiquement mais aussi psychologiquement. Une exposition très jolie et touchante, mais je trouve dommage de ne pas avoir plus parler de ce qui se passait dans l’usine, quel mode de vie il y avait, qu’est-ce qu’il vivait. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la visite de l’usine Schindler n’est pas consacrée à l’histoire de cette usine. Au fil de la visite on découvre différents décors, tous marquants à leur façon, chaque décor à sa vision à lui tout seul. C’était hyper intéressant mais c’est très dommage de ne pas avoir eu plus d’informations sur l’usine Schindler alors qu’il s’agit du musée Schindler.

La place des héros par Timéo

Le mercredi 2 avril, au matin, nous somme arrivée dans le ghetto juif de Podgorze à Cracovie. 

Sur la place des héros, un endroit, qui était vaste et vide, était superposé de nombreuse chaises, de façon incompréhensible car elles étaient orientées dans tous les sens.  

Cela nous a tous un peu surpris, puis lorsque nous avons vu des images accrochées dessus avec des photos actuelles de juifs surement disparus ou morts à la suite de l’attaque du 7 octobre 2023, nous avons été un peu bouleversés, cela a rendu l’ambiance un peu plus tendue sur le coup.  

Par la suite nous avons compris que ces chaises étaient orientées sur cette place dans les différentes directions sorties du ghetto, vers les endroits où les juifs étaient déportés, après s’être fait dépouiller, arracher de leur maison et familles. 

Des photos illustrent mes dires, et le silence glacial dans cette grande place vide de monde et remplie d’histoire.  

La place des Héros par Evan

Sur cette image, on peut voir des chaises installées sur la place appelée Place des Héros du Ghetto. Cette place rend hommage aux Juifs qui ont été envoyés dans les ghettos puis les camps et qui ont perdu la vie. Elle est symbolique car c’est ici que les Juifs étaient sélectionnés pour être soit envoyés dans les ghettos ou les camps, soit à l’usine de Schindler. Cette place me touche profondément, car je réalise que c’est ici que les Juifs voyaient leur vie être arrachée par les Allemands.

Mercredi 3 avril: visite du quartier de Kazimierz

 

Par Léa:

Pendant la journée du mercredi 2 avril nous nous sommes rendus dans un premier temps visiter le quartier juif accompagné de notre guide “”. Dans ce paragraphe je vais vous faire part de notre visite dans le cimetière juif de Kazimierz. 

Le cimetière juif de Kazimierz, également connu sous le nom de cimetière Remuh, est l’un des sites les plus anciens et les plus emblématiques de la culture juive à Cracovie. Fondé en 1535, il se trouve dans le quartier historique de Kazimierz, c’est un ancien centre de la vie juive avant la Seconde Guerre mondiale. Ce cimetière abrite les tombes de nombreuses figures importantes du judaïsme, dont celle du célèbre rabbin Moïse Isserles, surnommé le Remuh, qui a donné son nom au lieu. Malgré les dégradations subies pendant l’occupation nazie, le cimetière a partiellement retrouvé sa dignité grâce à des efforts de restauration. Aujourd’hui, il constitue à la fois un lieu de recueillement, et une destination incontournable pour les visiteurs intéressés par les lieux historiques de la ville. 

En parcourant les allées du cimetière Remuh, on remarque que des petits cailloux sont disposés sur différentes tombes ce qui montre que plusieurs personnes viennent se recueillir sur ses tombes, mais cela montre aussi une mémoire qui refuse de s’éteindre. Chaque pierre tombale, même effacée par les siècles, représente une vie, de personnes emblématiques de la communauté juive. Ce lieu sacré, témoigne avec une profonde émotion l’importance de préserver la mémoire de ceux qui en ont façonné l’âme. 

Pour ma part, je trouve que cette visite a été l’une de mes préférées, d’une part parce que j’aime beaucoup visiter des lieux culturels et j’ai pris beaucoup de plaisir à écouter ce que la guide disait à propos de ce lieu et d’autre parce qu’il est primordial transmettre ce qu’on a pu voir aux générations futures. 

Par Louis

Lors de notre visite des Ghettos de Cracovie, nous sommes passés dans cette ruelle, et j’ai été marqué psychologiquement par cette dernière. En effet cette ruelle était une ruelle issue du Ghetto Juif. Elle fut une scène de tournage pour le tristement célèbre film, La Liste de Schindler. On peut d'ailleurs voir des affiches dédiées à Spielberg et son film sur le mur, à côté de l'escalier.

La ruelle me semble froide, et lorsque nous y étions, j’avais l’impressions d’être observe ou écouté par toutes les personnes qui se sont retrouvées enfermées ici . J’avais un sentiment d’insécurité, cela est peut-être dû à l’ambiance froide du lieu. En sachant que cet endroit faisait partie du premier ghetto juif de Cracovie, l’image prend une tout autre dimension. Les murs deviennent des témoins silencieux de la souffrance, de l’isolement, et de l’injustice. Chaque pierre semble chargée de souvenirs.

Cette cour n’est pas simplement un espace architectural. Elle est une cicatrice visible, un fragment d’histoire figé dans le quotidien. Elle invite à la mémoire, à la réflexion sur l’humanité. C’est un lieu où passé et présent coexistent, parfois dans un silence lourd, parfois dans un espoir discret.

Jeudi 4 avril: Auschwitz Birkenau

Par Quentin:

Le jeudi matin nous sommes arrivé à Auschwitz Birkenau. 

 Au premier abord, j’ai été très surpris du monde sur place.  

Nous avons abordé la visite du site par les blocks où se trouvaient les vitrines. Les vitrines, ce sont les endroits où sont exposées toutes les affaires des déportés du camp lors de la découverte de site par les alliés.  

En effet, les déportés principalement des juifs étaient emmenés avec des trains au camp. Ces personnes ne savaient pas ce qui allait leur arriver donc en toute logiques elles amenaient toutes leurs affaires et lorsque qu’elles débarquaient les SS les leurs retiraient dans le but de les vendre ce qui permettait de financer une partie du camp. Une partie de ces affaires repartait aussi en Allemagne.  

Ce qui m'a surpris dans cette salle c’est que tous les cours qu’on avait pu avoir se concrétisaient : on comprenait enfin l’ampleur de ce génocide en voyant le nombre d’affaire entreposé, les chaussures, les valises avec le nom des personnes disparues encore visibles ce qui m’a donné l’impression que le temps se figeait.  

Ensuite nous avons aperçu le conteneur remplie de vielles vaisselles d’époque, ces ustensiles de cuisines témoignaient du fait que aucunes victimes n’étaient au courant de ce qui allait leur arriver ce qui est choquant quand on connait l’ampleur immense de ce génocide. 

Par Jules:

A un moment, nous sommes arrivés devant une vitrine, un peu en retraite par rapport aux autres, donc comme pour toutes les vitrines, on s’avance pour regarder. Mais là... le choc !  

Des milliers de touffes de cheveux entassées, des mèches, des tresses... c’étaient les cheveux de certains juifs emprisonnés. Ils se faisaient couper les cheveux de force par les Allemands pour qu’ils puissent les revendre, mais aussi pour éviter les poux. 

 C’était très compliqué de réaliser que nous avions devant nous ces parties d’humains qui ont vécu les atrocités des camps. 

Nous n’avons pas de photo de cette vitrine car nous n’étions pas autorisés à en prendre 

Par Justine: Les Couloirs des portraits des déportés

Nous sommes entrés dans une barraque où on pouvait retrouver des portraits de juifs déportés d'Auschwitz.

Ces portraits ont été réalisé au tout début du camp c’était un moyen de compter les juifs présents et morts dans ce camp mais cette méthode n’était pas assez rapide alors ils ont remplacé les photos par des numéros tatoués sur les déportés.

Les déportés n’étaient alors que des nombres.  Les crimes de masse, la violence, le génocide des juifs par les nazis effaçait d’une certaine façon l’individu en lui-même. Les juifs étaient vu comme un groupe à éliminer et non comme des êtres humains qui possédaient une conscience, une identité ... Non tout cela était supprimé pour enlever l’espoir ou encore toute forme de résistance aux déportés de plus les nazis avaient très peu de respect pour les juifs qui les considéraient comme une “ race inférieure”.

Les couloirs des portraits des déportés m’ont permis de voir la misère que les déportés ont subi, un déporté pouvait rester en vie quelques jours comme plusieurs mois.

On peut se demander ce qui est mieux survivre ou mourir ?

Survivre voulait dire souffrir, lutter contre la mort à chaque instant, effectuer des travaux forcés, manger très peu.. Ou ceux qui ont survécu au camps doivent vivre dans leur passé de souffrance comme Simone Veil a pu le dire  “Soixante ans plus tard, je suis toujours hantée par les images, les odeurs, les cris, l’humiliation, les coups et le ciel plombé par la fumée des crématoires. ”

Mourir voulait dire stopper tout ce bruit, tout ce malheur et toute cette souffrance mais plus d'espoir de retrouver la liberté...

Quand j’ai regardé ces portraits des visages m’ont fait beaucoup d’effets comme si je pouvais lire leur désespoir, leur détresse ou encore comme si on m’appelait, on me transmettait quelque chose par leurs yeux notamment le tableau de Maria Nowak qui portait le numéro 29845. Elle a été déportée le 19.01.1943 et morte le 10.08.1944.

Tous ces déportés ont le même uniforme, le même regard mais ce sont des personnes à part entière car avant la guerre ils avaient une vie, une famille, un avenir... Les nazis ont arraché les rêves de leur esprit, ils les ont contraints au silence, les ont forcés à marcher quand ils voulaient dormir et s’assoir quand ils avaient besoin de courir.

Au début, je pensais que ce n’était pas forcément respectueux de prendre des photos de cet endroit et des déportés qui ont vécus l’enfer mais ensuite je me suis dit que c’est en sensibilisant les personnes, en montrant ce que l’homme est capable de faire à des fin idéologique, économique ... Que l’homme pourra avec un peu de conscience réaliser l’impact que nous avons sur notre environnement et sur notre espèce.

Par Emma: La prison

À Auschwitz, il y a une prison.

C’est là que les résistants du camp étaient enfermés avant d’être mis à mort. Ces prisonniers étaient soit fusillés, soit enfermés dans de minuscules cellules pour y mourir, soit de faim, soit par asphyxie…
Dans cette prison, une salle m’a particulièrement marquée : celle où l’on constate que certains prisonniers étaient enfermés à quatre dans un tout petit espace. Ils étaient condamnés à rester debout jusqu’à leur mort.
Sur les photos, on voit précisément cet espace. Les prisonniers y entraient par une trappe située en bas du mur.

La prison d’Auschwitz est l’un des endroits qui m’a le plus touchée, car je ne savais pas, avant d’y venir, qu’un tel lieu existait. Les prisonniers y étaient tués lentement, ce qui rendait leurs derniers instants particulièrement douloureux.
Après la visite d’Auschwitz et de Birkenau, je n’ai pas tout de suite réalisé ce que je venais de voir et d’apprendre. C’est seulement de retour en France, en regardant les photos et plus précisément celles-ci, que je me suis rendue compte de ce que j’avais vu, et que c’était bel et bien réel.

Par Maylis: la chambre à gaz et les crématoires reconstitués d'Auschwitz

À la fin de notre visite de Auschwitz, nous avons pu entrer dans la chambres à gaz mais aussi dans la salle des fours crématoires reconstitués. Dans cette salle étaient réunis les corps morts des personnes gazées récemment dans les chambres à gaz. Les nazis les transportaient dans ces fours afin de brûler les corps pour qu’il n’y ai plus de traces de leur passage. Les murs de briques, noircis par la suie et le temps, témoignent encore du feu qui y a brulé beaucoup de vies humaines.

Ces fours témoignent aussi d’une rapidité dans le travail du génocide, puisque dès que les corps tombaient d’asphyxie ils étaient directement brulés dans la salle à côté.

Ce qui est poignant est le fait que certains juifs travaillaient pour les nazis et certains brulaient les corps des personnes mortes, donc des personnes de leur communauté, et  peut être même des personnes de leur famille, ou des amis...

Dans cette salle on peut ressentir un silence pesant, presque palpable.

On pense aux cris, aux peurs, aux pleurs et aux séparations déchirantes.

On ressent une tristesse, une colère, une immense compassion pour les victimes.

Chaque brique porte leur mémoire.

Pour moi cette salle est l’une des plus poignantes et on a du mal à imaginer tout ce qui s’y est passé, mais arrivé dans cette salle, on comprend et on réalise peu à peu ce qui s’est passé ici pendant la guerre, tout ce que les nazis ont mis en place pour détruire une population entière.

Par Chloé:

Ça a été, pour moi, la visite la plus marquante.   

Auschwitz Birkenau, c’est un lieu dont j’ai beaucoup entendu parler, via l’école, des films, des photos et des documentaires. C’est un lieu si connu qu’on a presque l’impression de le connaître. On a l’impression de savoir à quoi il ressemble et tout ce qui a pu se passer, alors que nous ne savons en réalité qu’une infime partie du vécu de toutes ces personnes qui durent faire leur possible pour survivre dans ce camp quand ils eurent la chance de rester en vie.   

  

Enfin, je parle de chance, mais le terme n’est pas approprié. L’emprisonnement par les barbelés, la surveillance des SS, la sous-alimentation, les conditions déplorables d’hygiène et les conditions météorologiques (températures, pluie…) ne sont que quelques exemples de ce qu’ont vécu ces prisonniers. On ne pourra jamais se rendre compte des horreurs qu’ils ont subi.   

Pourtant, bien que je sache tout ça. Que je me rende compte que les actes inhumains qu’ils ont subis ont réellement eu lieu. Même à l’intérieur du camp, en regardant les restes des baraques où de nombreuses victimes ont tout fait pour survivre, ça me semblait toujours aussi surréaliste 

Encore aujourd’hui, je crois avoir du mal à réaliser. Ce lieu est si réel. Si grand. J’ai eu l’impression qu’on ne voyait pas la fin.  

Il était prévu de l’agrandir davantage. 

Je pense que, même si je sais que tout est réel, une certaine partie de moi n’arrive pas à accepter que ce soit l’œuvre de l’être humain. Que plusieurs d’entre eux ont participé à cal. Qu’ils ont pris le temps de réfléchir et d’organiser leur manière de procéder, puis ils l’ont exécuté et développé de manière à tuer plus de personnes. 

Je sais que c’est réel, je n’arrive juste pas à accepter que ce soit un acte fait par l’Homme. 

Par Lola

Lors de ma visite à Birkenau, ce qui m’a le plus marqué, ce sont les baraquements et les latrines. En me tenant devant ces bâtiments, j’ai vraiment pris conscience de l’inhumanité des conditions de vie imposées aux prisonniers.

Les baraquements, construits à la hâte, étaient faits de bois ou de briques, sans véritable isolation. À l’intérieur, il n’y avait que de simples couchettes en bois, empilées sur plusieurs niveaux. Il pouvait y avoir plus de 700 personnes entassées dans un seul baraquement, sans chauffage, avec à peine de quoi dormir. L’humidité, le froid en hiver et la chaleur étouffante en été rendaient la survie encore plus difficile. On ressentait clairement que ces lieux n’avaient pas été pensés pour accueillir des êtres humains, mais pour briser les corps et les esprits.

Les latrines, quant à elles, étaient tout aussi marquantes. Ce n’étaient que de longues rangées de trous dans le béton, sans séparation, sans intimité. Il y avait beaucoup trop peu de toilettes pour le nombre de prisonniers, ce qui provoquait des files d’attente interminables. L’odeur, l’humidité, les maladies… tout contribuait à une atmosphère de grande souffrance. Des prisonniers étaient d’ailleurs chargés de nettoyer ces latrines, souvent comme forme de punition.

Face à ces lieux, on comprend à quel point la déshumanisation était poussée à l’extrême. Ce ne sont pas seulement des bâtiments abandonnés que l’on voit, mais des témoins silencieux de l’horreur et de la cruauté du système concentrationnaire nazi.

Par Ylouan

La guide nous a emmenés au fond du camp, au-delà des barbelés, là où peu de visiteurs s’attardent longtemps. Elle a dit qu'ici, il n’y avait pas de bâtiments imposants, pas de fours, mais c’est justement ce qui rend cet endroit encore plus effrayant. 

Nous étions dans un champ tranquille, avec quelques arbres et des ruines. Et elle nous a expliqué : “c’est ici que les nazis ont brûlé des milliers de corps, à ciel ouvert”. Parce que les crématoriums étaient débordés. Parce que l’extermination allait trop vite. 

Je me suis dit que des cendres des corps devaient encore être ici dans la terre. 

Tout était vide et pourtant on semblait encore voir les tas de cadavres entassés. 

C’est l’endroit le plus vide et pourtant il a pour moi autant de poids voir plus que les chambres à gaz ou les fours crématoire 

Mardi 10 juin

Dernier jour de présence dans l'établissement pour nos élèves. Nous avons profité de ce temps pour recevoir M. Tousaint de la Fédération André Maginot. L'échange a été apprécié par les élèves, un peu timide au début, ils ont pu ensuite livrer leurs sentiments sur le voyage.

Merci M. Tousaint pour ce moment partagé.