Visite aux archives départementales le 20 novembre 2024

Léa  

Dans le cadre de notre voyage scolaire pour la Pologne, nous nous sommes rendus aux archives départementales pour y effectuer des recherches sur les conditions de vie des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.  

Le matin, notre visite a débuté de la façon suivante, avant d'effectuer nos recherches sur les archives, nous sommes allés découvrir dans une salle à part, la vie des habitants durant la grande crue de 1910 à Nantes. Puis, quelques minutes après, un archiviste est venu nous chercher pour nous emmener à l’étage pour commencer nos recherches sur les archives départementales. Tout d’abord nous avons rempli une fiche administrative, puis après cela l'archiviste a donné à chaque groupe d’élèves des classeurs contenant des informations sur les conditions de vie des juifs durant la Seconde Guerre mondiale en France et plus précisément en Loire Atlantique. Pour ma part j’ai pu accéder aux documents concernant les fiches de renseignement que ce soit dans les écoles, sur des professions en générale et même dans les familles et associations. Ces fiches permettaient de savoir s'il y avait des individus d’origine juives dans les établissements ou dans les diverses professions. Elles étaient présentées de la manière suivante :  

 

Mon ressenti 

Le fait de voir ces fiches de renseignements m’a permis de connaître les différents moyens utilisés pour dénoncer les juifs, grâce à ces fiches de renseignements on peut constater que tout le monde était surveillé de sorte que la vie privée soit exposée, on peut le voir grâce aux images ci-dessus. Je trouve cela touchant car les citoyens étaient obligés de dire s’ils y avaient des juifs ou non dans les établissements et même dans les familles.   

Après cette matinée, notre groupe d’élèves a été séparé en petits groupes pour photographier et retrouver des monuments de la Seconde Guerre mondiale à partir de photos données par nos enseignants. Pour notre groupe, nous étions chargés de retrouvés et photographier l’église de la Sainte Croix.  

Voici les photos :   

Puis après s’être promenés dans le centre de Nantes et avoir savouré notre pique-nique, nous sommes rentrés dans aux archives et nous avons pris place à l’étage, on était en duo et chaque duo avait des classeurs bien précis.                                              

Eva

Dans l’après-midi, nous avons poursuivi nos recherches en nous concentrant sur des classeurs sélectionnés le matin. Pour ma part, j’ai travaillé sur les lois et les décrets.

En explorant ces documents, j’ai remarqué qu’une loi revenait fréquemment : celle du 3 octobre 1940, qui portait sur le statut des Juifs. Cette loi définissait comme "juif" toute personne “issue de trois grands parents de race juive ou de deux grands parents de la même race si son conjoint lui-même est juif.”. Elle énumérait également les professions interdites aux Juifs, dont celle de professeur des écoles. J’ai découvert plusieurs fiches individuelles, qui étaient des documents répertoriant des informations personnelles, telles que le nom, le prénom, la date de naissance et la lignée familiale d’un enseignant, ainsi que celles de son conjoint. L’objectif de ces fiches était de vérifier que la personne n'était pas d'origine juive et qu’elle ne constituait donc pas un "danger" pour les élèves.

Voici un exemple d’une de ces fiches individuelles :

J’ai également pu retrouver des déclarations ou des réponses au préfet de la Loire-Inférieure de certains enseignants mais aussi de directeurs d’écoles ou d’autres en rapport avec la loi du 3 octobre 1940.

Voici quelques exemples de réponses :

Mon ressenti :

Lire ces documents a été une expérience particulièrement lourde, d'abord parce que, pour moi, il est inconcevable de rejeter un groupe de personnes en raison de leur religion ou de leur origine. Le raisonnement des nazis et de ceux qui ont suivi leur idéologie est tout simplement absurde, et personne ne devrait envisager de telles idées. De plus, les Juifs ont vu leur vie se briser peu à peu, leurs droits leur ont été retirés sans qu’ils aient été consultés, puisqu’ils étaient considérés comme "une race inférieure".

Evan:

Pour ma part, j’ai travaillé sur les lois et les décrets, mais plus précisément sur les postes de la fonction public, comme les professeurs des écoles.

Au niveau des archives, un document m’a particulièrement marqué (voir ci-dessous), c'est le résumé d’un ex-professeur des écoles, Mr ROSS, exclu de ses fonctions car il était juif. Ce document écrit en 1941 par l’avoué nommé pour représenter le professeur, résume l’affaire et demande que l’injustice soit réparée, soit son renvoi. Malgré cet appel en justice, le professeur fut renvoyé car il portait le statut juif.

Lors de la lecture de ces documents, ma vision sur la vie des juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale fut marquée par une véritable injustice. Car les hommes jugeaient une personne, non pas par ses compétences, mais par ses identités ethniques. Les juifs n’étaient plus considérés comme des êtres humains, mais comme une race inférieure qu’il fallait éliminer. L’exemple du professeur montre la cruauté que les juifs subissaient pendant cette guerre, et malgré des lois, les droits des hommes et des femmes ont été bafoués.

Olyana

En parallèle, j’avais à ma disposition des dossiers adressé au préfet de la Loire inferieure. Certains sont d’ordre d’une autre préfecture administrative et d’autre sont beaucoup plus intimes, rédigées par des familles dans la détresse.

Cette lettre a été écrit par une dame à destination du préfet de Loire intérieure. Elle décrit une profonde détresse, son inquiétude car elle n’a plus aucunes nouvelles de 2 de ses 4 fils qui ont été arrêtés. Et sur d’autres registres, on a retrouvé le nom de ses 2 fils internés. En voici un en dessous.

On peut voir qu’il s’agit d’une demande de la part de la préfecture de police adressé au préfet de Loire intérieure. La requête est toujours la même, Mme Angel demande à connaitre le lieu où ses 2 fils : Salomon et Vidal séjournent actuellement après leur arrestation.

Voici la réponse du préfet à la requête de Mme Vidal concernant sa demande pour savoir précisément où se trouve ses deux fils Salomon et Vidal. On peut voir la froideur administrative qu’à retranscrit le préfet face à la détresse et le chagrin de cette dame qui ne souhaite que savoir si ses enfants vont bien.

Grâce à l’aide de d’autres document, on peut savoir qu’il a été déporté à Auschwitz avec sa femme et son frère et qu’ils y sont mort tous les 3.

Mon ressenti :

J’ai éprouvé de la peine que pour cette dame. On sentait à travers sa lettre qu’elle voulait vraiment retrouver ses fils. Je ne trouve pas normal la froideur de la réponse du préfet face à la détresse de cette maman. Et je ressens une profonde tristesse de savoir qu’il est mort.

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